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Médecine Thérapeutique / médecine de la reproduction

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L’aromatase dans les cellules germinales Volume 8, issue 2, Mars-Avril 2006

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Author
Inra – EA 2608, Biochimie, Université, Esplanade de la Paix, 14032 Caen

Dans le testicule des mammifères, la transformation irréversible des androgènes en estrogènes est assurée par l’aromatase. Cette enzyme est localisée dans le réticulum endoplasmique, elle est codée par un gène unique (Cyp19) chez l’homme, qui contient 18 exons dont 9 sont codants. Outre ces exons, 9 exons supplémentaires non codants dérivés de l’exon 1 régulés par des facteurs spécifiques permettent un contrôle efficace de l’expression de l’aromatase ; cependant une seule protéine de 55 kDa est décrite chez l’homme. Chez la plupart des mammifères étudiés jusqu’à ce jour, et notamment chez les rongeurs, l’aromatase est présente dans les cellules somatiques et les cellules germinales. Ainsi, chez le rat adulte, nous avons démontré l’existence d’une aromatase fonctionnelle, notamment dans les spermatocytes pachytènes et les spermatides rondes, qui assure une production d’estrogènes équivalente à celle des cellules de Leydig. Chez l’homme, outre les cellules de Leydig, nous avons mis en évidence l’aromatase dans les cellules sexuelles immatures et dans les spermatozoïdes éjaculés. De plus, la présence de récepteurs aux estrogènes (ER α et ER β) a été rapportée, en particulier ERβ au niveau des tubules séminifères. En somme, en tenant compte de l’existence d’une source nouvelle d’estrogènes dans les cellules germinales et de la large distribution des récepteurs aux estrogènes tout au long du tractus génital chez le mâle, nous montrons dans cette revue que, outre les gonadotrophines et les androgènes, les estrogènes produits localement doivent être pris en compte dans la régulation de la spermatogenèse et de la spermiogenèse. L’aromatase est l’un des indicateurs du bon développement des cellules germinales et de la qualité du spermatozoïde ; ainsi, ce paramètre pourrait être utilisé dans l’évaluation de la fertilité chez l’homme.