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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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MICI et qualité de vie Volume 15, issue 1, janvier-février 2008

Authors
Pôle Information Médicale Évaluation Recherche des Hospices Civils de Lyon, 162 Avenue Lacassagne, 69 424 Lyon Cedex 03, Service d’Hépato-gastroentérologie, Centre Hospitalier Lyon Sud, Service d’Hépato-gastroentérologie, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble

L’évolution chronique éventuellement invalidante des maladies inflammatoires de l’intestin nécessite une prise en compte du retentissement de la pathologie sur la vie quotidienne des malades. La qualité de vie (QdV) des patients peut être mesurée avec différents outils : les questionnaires psychométriques et l’évaluation des préférences des patients. Les questionnaires psychométriques se présentent sous deux formes : les questionnaires génériques, tels que le Short Form-36 (SF-36) ou le Sickness impact profile (SIP), et les questionnaires spécifiques, ciblés sur la maladie. L’Inflammatory bowel disease questionnaire (IBDQ) est un questionnaire spécifique très largement utilisé dans l’évaluation de la QdV des patients atteints de MICI. Il existe un deuxième questionnaire, composé du SF-36, d’un module sommeil et du Rating form of inflammatory bowel disease patient concerns (RFIPC). Chaque méthode présente des inconvénients : les instruments génériques peuvent être insuffisants pour avoir une approche précise liée à une maladie donnée, et les instruments spécifiques, à l’inverse sont parfois trop ciblés pour permettre aux patients d’intégrer des aspects particuliers de leur QdV dans leurs réponses. L’évaluation des préférences des patients présente l’avantage de leur donner l’opportunité d’une prise en compte de facteurs qui ne sont pas obligatoirement communs à tous les malades. Les données relatives à la QdV des patients atteints de MICI permettent de constater que, si les questionnaires psychométriques sont largement utilisés, ce n’est pas encore le cas des méthodes d’évaluation des préférences des patients, alors que ces outils sous-tendent les analyses coût-utilité, très adaptées dans l’évaluation des stratégies thérapeutiques. Globalement, les MICI ont un impact négatif sur la QdV quelle que soit leur durée d’évolution. Il est plus marqué dans la maladie de Crohn (MC) que dans les rectocolites hémorragiques (RCH) et équivalent ou moins important par rapport à la plupart des autres pathologies médicales. Le retentissement de la maladie sur la QdV dépend non seulement de l’état clinique et de la réponse au traitement mais aussi d’une composante individuelle mieux appréhendée par l’évaluation des préférences.