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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Les principes éthiques et les émotions dans la décision médicale Volume 12, issue 6, novembre-décembre 2009

Author
Faculté de médecine de Marseille-Université de la Méditerranée (EA 3783), Comité consultatif national d’éthique, Espace éthique méditerranéen, hôpital de la Timone, 264 rue Saint-Pierre, 13385 Marseille

Les décisions difficiles se déroulent toujours sur fond d’angoisse. Bien qu’elle soit pénible à supporter, l’angoisse peut nous être bénéfique dans la mesure où elle nous incline à aller vers les autres, à consulter leur point de vue. En milieu médical, elle conduit l’équipe à organiser une délibération collégiale. Cependant, pour porter ses fruits, cette délibération ne doit pas être improvisée. Elle nécessite un cadre normatif, évitant à la discussion de se disperser. Le problème vient du fait qu’il existe une multiplicité de normes de tous ordres (impératifs moraux, codes déontologiques, textes législatifs…). Nous ne savons pas toujours comment nous repérer dans un tel maquis normatif. Pour être organisée, une discussion a besoin d’être canalisée par un nombre restreint de principes d’ordre général. Or, si nous consultons la littérature bioéthique internationale, nous constatons qu’il existe des constantes, quels que soient les us et coutumes des pays, leurs convictions idéologiques ou leurs croyances spirituelles. Nous trouvons constamment des références à l’« autonomie », la « bienfaisance » la « non-malfaisance » et la « justice ». Ces quatre principes formels ne constituent pas une théorie, mais un cadre méthodologique qui facilite la résolution concrète des dilemmes moraux. Sorte de plate-forme éthique commune à tous les acteurs de la discussion au sein de l’équipe, ils servent de fil conducteur à la délibération.