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Du métabolome à l’épigénome : exemple d’étude multi-omique sur les effets des expositions à faibles doses d’uranium Volume 19, numéro 5, Septembre-Octobre 2020

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3
Auteurs
Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
PSE-SANTE
F 92262 Fontenay-aux-Roses Cedex
France
* Tirés à part

Pour étudier les effets biologiques des expositions chroniques à faibles doses d’uranium auxquelles les populations humaines peuvent être exposées, un protocole in vivo d’exposition chronique à l’uranium de rats (mâles et femelles) a été élaboré et des analyses omiques ont été réalisées en complément d’un suivi clinique classique. Les analyses métabolomiques ont révélé l’existence d’un dimorphisme sexuel observable au niveau des reins, des urines et du plasma chez les animaux contaminés. Elles ont aussi montré que les métabolismes les plus affectés par l’uranium étaient ceux du nicotinate-nicotinamide et de la biosynthèse des acides gras insaturés. Plus en amont, l’analyse du transcriptome des reins a aussi permis de mettre en évidence des effets géniques et épigénétiques de l’uranium. Au niveau épigénétique, une hyperméthylation de l’ADN des reins a été observée sur deux générations de mâles nés de femelles exposées durant la gestation (alors que les profils de méthylation des reins des femelles n’étaient quant à eux pas modifiés). Une analyse multi-omique réalisée à partir de l’ensemble des résultats d’analyses métabolomiques et transcriptomiques met en évidence de nouvelles voies moléculaires associées aux effets de l’uranium. Ces analyses multi-échelles pourraient être utiles et pertinentes pour décrypter les mécanismes d’action des expositions chroniques à faibles doses d’uranium. Ces études mettent aussi en évidence l’importance du sexe dans l’estimation des sensibilités individuelles aux faibles doses, et attirent l’attention sur la nécessité de prendre en compte cette composante génétique en matière d’évaluation des risques.