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Annales de Gérontologie

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Intérêt de l’utilisation de la Bref pour le dépistage des déficits cognitifs légers lors du diagnostic de maladie de Parkinson Volume 2, numéro 2, avril 2009

Auteurs
Neurologue, Service de Gériatrie, Hôpital Bretonneau, Paris, Psychologue, Service de Gériatrie, Hôpital Bretonneau, Paris, Chef de Service de Gériatrie, Hôpital Bretonneau, Paris, Chef de Service de Psycho-Gériatrie, Hôpital Bretonneau, Paris

Des troubles cognitifs légers existent dès le début de la maladie de Parkinson, en particulier au niveau de la mémoire de travail, de l’attention et des fonctions exécutives. Le but de notre travail était d’évaluer l’intérêt d’utiliser l’échelle Bref dans ce dépistage au moment du diagnostic de la maladie, lorsque les troubles sont reconnus médicalement pour la première fois chez des sujets âgés de plus de 75 ans. Cette étude prospective a porté sur 56 patients et a comparé trois groupes : patients parkinsoniens âgés de plus de 75 ans, patients parkinsoniens âgés de moins de 75 ans et sujets témoins ayant plus de 75 ans, sans syndrome extrapyramidal ou trouble cognitif patent. Tous les patients parkinsoniens ont eu un bilan clinique et une imagerie cérébrale permettant de poser le diagnostic, selon les critères de consensus de la maladie de Parkinson. Le score UPDRS et le stade de Hoehn et Yarr ont été déterminés. Tous les patients ont eu un bilan cognitif de dépistage comprenant un MMS et une échelle Bref. Les patients ayant un score pathologique au MMS et/ou à la Bref ont eu un bilan cognitif plus complet. Ainsi, dans le premier groupe, il existait une plus grande fréquence de scores pathologiques au MMS et à la Bref par rapport au groupe 2, alors que les plaintes mnésiques sont modérées et équivalentes dans les deux groupes. La comparaison au groupe témoin a montré que seul le score à la Bref était statistiquement différent entre les groupes 1 et 3. Une plus grande fréquence de troubles cognitifs légers dysexécutifs est donc retrouvée chez les parkinsoniens âgés au moment du diagnostic de la maladie par rapport aux patients parkinsoniens plus jeunes, et sont dépistés par l’échelle Bref. Ces éléments sont importants à considérer dans la prise en charge de la maladie chez les sujets âgés, en particulier pour les prescriptions médicamenteuses ou les aides à domicile. Cette différence pourrait expliquer le risque d’évolution plus élevé vers une démence.