Hépato-Gastro & Oncologie Digestive
MENUEffet antitumoral des analogues de la somatostatine dans les tumeurs endocrines digestives Volume 18, numéro 3, Mai-Juin 2011
Illustrations
- Mots-clés : analogue de la somatostatine, pasiréotide, tumeur carcinoïde, carcinome endocrine bien différencié
- DOI : 10.1684/hpg.2011.0590
- Page(s) : 289-95
- Année de parution : 2011
Les analogues de la somatostatine (Octréotide, Lanréotide) ont initialement été développés pour contrôler les syndromes sécrétoires associés aux tumeurs endocrines digestives (TED) de type carcinoïdes, glucagonomes et vipomes. Ces dernières années, de nombreuses données cliniques et précliniques ont montré aussi leur capacité à inhiber la croissance tumorale les faisant potentiellement considérer comme des agents antiprolifératifs. Les taux de réponse objective sont faibles, de l’ordre de 5 %. En revanche, des stabilisations tumorales sont observées dans 35 à 80 % des cas. Une première étude de phase 3 (Étude PROMID), randomisant l’octréotide retard à un placebo, a démontré cet effet antitumoral en prolongeant de façon significative le temps à progression de patients porteurs d’une TED métastatique de l’intestin moyen. Cette étude montre, par ailleurs, que cet effet antiprolifératif est d’autant plus présent que l’envahissement tumoral est faible, suggérant l’idée d’une utilisation précoce de ces molécules en cas de maladie métastatique. De nouvelles études devront préciser leur place dans l’arsenal des thérapeutiques antitumorales, en particulier pour les TED duodéno-pancréatiques. De nouveaux analogues de la somatostatine comme le pasiréotide sont également en cours de développement : cette molécule présente l’avantage théorique de cibler plus largement les récepteurs de la somatostatine (sous-type 2 comme les autres analogues, mais également les sous-types 1,3 et 5), ce qui pourrait le rendre plus actif sur l’angiogenèse ou la prolifération tumorale. De même, l’intérêt d’associer les analogues de la somatostatine à d’autres agents antitumoraux comme les inhibiteurs de la voie mTOR ou des antiangiogéniques est à établir.