JLE

Virologie

MENU

Caractéristiques mécanistiques de la recombinaison chez le virus de l’immunodéficience humaine Volume 10, numéro 6, Novembre-Décembre 2006

Auteurs
Unité de régulation enzymatique des activités cellulaires, CNRS-URA 2185, Institut Pasteur, 25-28 rue du Docteur-Roux, 75724 Paris

L’importance du rôle de la recombinaison dans l’évolution des rétrovirus est reconnue depuis plusieurs dizaines d’années. Ainsi, après l’identification du VIH comme agent étiologique du sida, il a été suspecté que la recombinaison pouvait aussi jouer un rôle dans l’évolution de ce virus. Cependant, seules de récentes et extensives études épidémiologiques des infections au VIH ont fourni une estimation de l’occurrence de la recombinaison pour ce virus in vivo, dévoilant des fréquences de recombinaison très élevées. Aujourd’hui, la recombinaison est perçue comme une partie intégrante du cycle infectieux du VIH, ce qui démontre qu’elle joue un rôle majeur dans l’évolution de ce rétrovirus. La recombinaison rétrovirale est observée lorsque deux molécules d’ARN génomique génétiquement divergentes sont présentes dans la même particule virale et intervient lors de l’étape de rétrotranscription. Cette revue se focalise sur les mécanismes ayant été proposés jouer un rôle dans la survenue de la recombinaison chez les rétrovirus, depuis le modèle de déplacement de brin — selon lequel la recombinaison intervient lors de la synthèse du second brin d’ADN — à la description des facteurs responsables de la recombinaison par « choix de copie » lors de la synthèse du premier brin d’ADN, tel par exemple la présence de structures secondaires dans l’ARN génomique. La plupart de ces modèles s’appuient sur des données expérimentales obtenues en systèmes reconstitués in vitro ou sur des études de cellules infectées, utilisant des séquences modèles. La situation in vivo est attendue être plus complexe, puisque plusieurs facteurs entrent en jeu lorsque la recombinaison implique des isolats relativement distants comme dans le cas de recombinaison inter-sous-type. À présent, il est clair que des études approfondies sont nécessaires pour évaluer si un mécanisme prévalent existe pour la recombinaison in vivo et seraient aussi essentielles pour comprendre comment les mécanismes de recombinaison contribuent à l’évolution du VIH.