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Angioplastie échoguidée de l’artère fémorale superficielle Volume 31, numéro 2, Mars-Avril 2019

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

  • Figure 5

  • Figure 6

  • Figure 7

Observation

MD, 87 ans, présente une claudication inférieure à 100 m du membre inférieur droit pour lequel il a bénéficié d’un stenting fémoral superficiel en novembre 2017. On note un antécédent d’angioplastie de la fémorale superficielle gauche en 2016.

Ce patient est également suivi pour un anévrisme de l’aorte abdominale de 38 mm de diamètre antéro-postérieur et une sténose carotidienne droite non significative. Son hypertension artérielle est bien équilibrée sous irbésartan et furosémide.

Son insuffisance rénale est au stade 4 (insuffisance rénale sévère) avec une créatinémie à 215 micromol/l, et une clairance de 25 ml/min en MDRD (Modification of Diet in Renal Disease).

Un écho-doppler couleur réalisé en décembre 2018 met en évidence une courte sténose très serrée en amont du stent fémoral superficiel droit, avec un pic de vitesse systolique > 5 m/s et un diamètre résiduel de moins de 2 mm sur une plaque iso à hypoéchogène régulière (figures 1 et 2).

Après discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), il est décidé de proposer au patient une angioplastie par échoguidage sans injection de produit de contraste pour préserver sa fonction rénale.

La procédure est réalisée en salle hybride, avec un abord homolatéral de la fémorale superficielle d’amont (figure 3).

La procédure s’effectue sans difficulté particulière : la progression du guide est bien suivie dans la lumière de l’artère (figure 4), le franchissement de la sténose est aisé, et un ballon est monté dans l’introducteur (figure 4). Après une première inflation du ballon d’angioplastie à 8 bars pendant deux minutes, le contrôle immédiat n’étant pas satisfaisant, une deuxième inflation à 10 bars est réalisée (figure 5) pendant deux minutes supplémentaires. Le résultat est alors satisfaisant : obtention d’une diminution > 50 % des vitesses systoliques.

La recherche de lésions pariétales est effectuée dans le même temps, de même que le contrôle du point de ponction (figures 6 et 7).

Commentaires

L’angioplastie échoguidée a fait l’objet d’un certain nombre de publications, notamment sur les fistules artério-veineuses et les axes fémoro-poplités avec des résultats probants [1-4].

Une étude récente, contrôlée et randomisée, a même permis de comparer l’échoguidage interventionnel à l’artériographie dans les lésions iliaques, avec des résultats là encore très intéressants [5].

Il nous est apparu, dans cette expérience, que l’échoguidage dans l’angioplastie des lésions artérielles fémorales superficielles est une méthode sûre, peu invasive (absence d’utilisation de rayons X et surtout de produits de contraste iodés), relativement aisée, confortable pour le patient et les intervenants.

Une coopération à « quatre mains » est recommandée afin d’associer les compétences interventionnelles du chirurgien ou du radiologue à l’expertise écho-doppler du médecin vasculaire.

Les perspectives paraissent donc tout à fait cohérentes avec le développement des procédures endovasculaires et notamment des nouvelles technologies d’échographie dont la fusion d’images. L’évaluation de ces nouvelles thérapeutiques est nécessaire afin de proposer dans un avenir proche une meilleure prise en charge des lésions athéromateuses chez ces patients fragiles.

Liens d’intérêts

l’auteur déclare ne pas avoir de lien d’intérêt.

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