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L'Orthodontie Française

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Chirurgie orthognathique et dysfonctionnements articulaires : bénéfices ou risques ? Volume 92, numéro 4, Décembre 2021

Tableaux

Auteurs
1 UFR d’Odontologie de Lyon, Université Lyon 1, 11 rue Guillaume Paradin, 69372 Lyon cedex 08, France
2 Unité Fonctionnelle Dysfonctions Orales, PAM d’Odontologie, CHU de Lyon, 6-8 place Depéret, 69007 Lyon, France
* Correspondance

Introduction : L’objectif de cet article était de présenter une synthèse des données bibliographiques récentes concernant les relations entre la chirurgie orthognathique et les dysfonctionnements temporo-mandibulaires (DTM). Matériels et méthodes : Une recherche bibliographique réalisée sur PubMed, en croisant les mots-clés « orthognathic surgery » et « temporomandibular disorders » sur la période de 2010 à 2020, a permis de sélectionner 31 articles.Les données analysées ont été classées en trois grands chapitres : (1) effets de la chirurgie orthognathique sur les DTM, (2) impact de la chirurgie orthognathique sur la position condylienne et (3) complications musculo-articulaires de la chirurgie orthognathique. Résultats : Les résultats des études cliniques confirment que les effets de la chirurgie orthognathique sur les DTM sont variables et difficilement prédictibles, de telle sorte que la chirurgie orthognathique ne peut pas être considérée comme une thérapeutique fiable des dysfonctionnements articulaires. Discussion : Cette revue de littérature apporte également des éclairages nouveaux sur certains aspects, comme l’influence du bruxisme, des dysfonctions orales et des facteurs psychologiques et la problématique du positionnement condylien avec le développement des techniques de modélisation des contraintes exercées sur le condyle par la méthode des éléments finis. Conclusion : Les facteurs de risque de complications articulaires sont relativement mal connus. Le sexe féminin, la classe II squelettique, un profil hyperdivergent et une ostéosynthèse rigide sont souvent retrouvés, mais le facteur le plus significatif serait l’existence d’un dysfonctionnement articulaire avant la chirurgie (luxation discale notamment), ce qui plaide en faveur d’un bilan pré-opératoire systématique, incluant une IRM des articulations temporo-mandibulaires.