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Médecine thérapeutique

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Les alopécies postchimiothérapie : qualité de vie et prise en charge Volume 25, numéro 3, Mai-Juin 2019

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

Tableaux

Auteurs
1 Service de dermatologie, CHU Hassan II, Fès, Maroc
2 Service de médecine interne et d’hématologie, CHU Hassan II, Fès, Maroc
3 Service d’épidémiologie et de statistiques médicales, faculté de médecine et de pharmacie, Fès, Maroc
* Tirés à part

L’alopécie est un effet secondaire très redouté par les patients traités par chimiothérapie anticancéreuse, car il contribue à leur stigmatisation. Le but de notre étude était d’approcher la qualité de vie des patients atteints d’alopécies postchimiothérapie dans notre contexte, et d’analyser globalement leur prise en charge. Matériel et méthodes : il s’agit d’une étude observationnelle prospective d’une durée de six mois. Les critères d’inclusion étaient l’âge (> 18 ans et < 65 ans) et un traitement à base de chimiothérapie seule avec un minimum de trois cures. Les paramètres étudiés étaient d’ordre épidémiologique, clinique, thérapeutique et évolutif, à quoi était ajouté le questionnaire Scalpdex. Résultats : nous avons colligé 124 cas, la moyenne d’âge était 45 ans avec un sex-ratio H/F de 2,6. Le score moyen était modéré chez les hommes et sévère chez les femmes (p = 0,0001), avec une prédominance (80 % des cas) du stade III de la classification de l’Organisation mondiale de la santé. Le protocole le plus alopécique était l’association doxorubicine, bléomycine, vinblastine et dacarbazine, qui induisait une alopécie dans 100 % des cas, avec une durée d’apparition moyenne de quatre jours. Le désir de traitement était proportionnel au score, au niveau d’instruction, au sexe féminin et au stade d’alopécie (p de respectivement 0,000, 0,0002, 0,0005 et 0,0003). Une information préalable des patients concernant l’éventualité d’une alopécie et la contre-indication de toute vitaminothérapie en vue d’obtenir une repousse des cheveux était notée dans 98 % des cas. Les hommes avaient recours, dans 92 % des cas, au rasage systématique et 48 % des femmes au port du foulard ; 90 % des patients déclaraient recevoir un soutien social, et 50 % ont appliqué un traitement à base de Minoxidil à la fin des cures. Discussion : l’alopécie induite par les chimiothérapies anticancéreuses est fréquente, et représente un obstacle psychologique sérieux à la bonne observance thérapeutique. Elle est mieux acceptée avec une information et un accompagnement du patient, notamment par l’homme. Les protocoles contenant la doxorubicine, le cyclophosphamide et l’ifosfamide sont les plus alopéciques dans notre série. Nous soulignons l’intérêt du soutien familial et social qui influence positivement le vécu de l’alopécie dans notre société.

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