JLE

Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

MENU

Veille scientifique, une nécessité pour l’hépato-gastroentérologie Volume 7, numéro 4, Juillet -Août 2000

Auteurs
J.-P. Galmiche : Hépato-gastroentérologie, Hôtel-Dieu, CHU, 44093 Nantes Cedex.A. Galmiche : UFR de médecine, Inserm U. 452, 06107 Nice Cedex 02.
  • Page(s) : 237
  • Année de parution : 2000

La gastroentérologie et l’hépatologie bénéficient, comme d’autres disciplines cliniques, des progrès de la génétique, de l’immunologie ou de la biologie moléculaire et cellulaire. Ces découvertes fondamentales sont de plus en plus médiatisées, et certains journaux de la « grande presse » se font régulièrement l’écho de découvertes publiées dans Nature ou Science. Même s’il est souvent difficile, lors de la publication de travaux fondamentaux, de percevoir quel sera exactement l’impact de ceux-ci sur la pratique clinique, il est clair que l’hépato-gastroentérologue doit maintenir une veille scientifique et technologique de qualité. La médecine clinique, et en particulier les choix thérapeutiques qui sont faits, reposent de plus en plus sur le concept anglo-saxon de l’« evidence-based medicine », médecine fondée sur le niveau de preuves. Il n’est pas dans notre propos de contester cette approche rigoureuse de la médecine clinique, ni l’intérêt d’établir des recommandations professionnelles dans un souci de coût-efficacité optimal. Notre discipline s’est d’ailleurs illustrée dans ce domaine durant les cinq dernières années par la tenue de plusieurs conférences de consensus. Il faut cependant reconnaître que la rapidité des progrès amène parfois à revoir très rapidement certaines attitudes diagnostiques ou thérapeutiques, et il faut bien sûr s’en réjouir si cela correspond à une réelle amélioration pour les patients. Cependant, peut-être faudra-t-il à l’avenir tenir compte également des « évidences » biologiques fortes, ne serait-ce que face à une demande de plus en plus pressante, voire agressive de certaines associations de malades. C’est pour l’hépato-gastroentérologie une raison de plus de relever le défi et d’intégrer en temps réel certaines découvertes biologiques qui peuvent constituer des avancées majeures et avoir, à plus ou moins court terme, des conséquences quant à la stratégie diagnostique et/ou thérapeutique face à une maladie donnée. La parution très récente dans Nature d’un article consacré au polymorphisme génétique de l’IL1b (Nature 2000 ; 404 : 398-402) avec les conséquences que cela peut avoir en termes de carcinogenèse gastrique induite par Helicobacter pylori, ainsi que la publication de Farci et al. (Science 2000 ; 288 ; 339-44) concernant le rôle des « quasi-espèces » dans la détermination de l’histoire naturelle de l’hépatite à virus C constituent deux exemples particulièrement intéressants de ce type de découverte. En tout état de cause, cela illustre une fois de plus le caractère très artificiel des frontières établies entre « science clinique » et « science biologique », et la nécessité pour les biologistes et les cliniciens d’un dialogue et d’une collaboration permanents.