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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Troubles de la déglutition : étiologies et prise en charge Volume 6, numéro 4, Juillet - Août 1999

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Les dysphagies oropharyngées sont fréquentes. Elles peuvent se compliquer de dénutrition, de déshydratation et de pneumopathies d’inhalation. Elles représentent un facteur important de mortalité chez le sujet âgé et les patients présentant des maladies neurologiques sévères. Leurs causes sont locales ou neurologiques. Les principales causes locales sont les cancers oropharyngés et laryngés, la chirurgie carcinologique ORL, la radiothérapie cervicale et les xérostomies. Les étiologies neuro-musculaires sont multiples, dominées par les troubles de la vigilance, les accidents vasculaires cérébraux, les traumatismes crâniens, les tumeurs cérébrales, les maladies dégénératives du système nerveux et certaines maladies musculaires. Le diagnostic de dysphagie repose sur l’interrogatoire du patient et de son entourage et sur l’observation de la déglutition. Il est parfois difficile à poser lorsque les troubles se sont installés progressivement et sont compensés. Il n’est pas rare que le trouble soit révélé par une complication ou qu’il prenne le masque d’un trouble du comportement alimentaire, tel qu’une anorexie ou un refus de s’alimenter chez le sujet âgé. L’examen clinique de la déglutition est primordial pour le diagnostic des altérations de la phase orale, mais il se révèle peu performant pour déceler les anomalies de la phase pharyngée et les inhalations, souvent silencieuses. Le diagnostic étiologique de la dysphagie est souvent simple. Le gastro-entérologue peut cependant exceptionnellement se retrouver face à des pathologies neuro-musculaires débutant par une dysphagie apparemment isolée révélatrice d’une sclérose latérale amyotrophique, d’une myasthénie ou d’une polymyosite. Le plus souvent les dysphagies isolées correspondent à un cancer de l’oropharynx ou à une xérostomie. L’examen complémentaire de première intention à réaliser devant une dysphagie haute est une vidéoradiographie de la déglutition pour déterminer le mécanisme de la dysphagie et les modalités du traitement symptomatique. Le traitement de la dysphagie est d’abord étiologique. Le but du traitement symptomatique est le maintien d’une ration calorique et hydrique normale sans complication. La rééducation et l’adaptation des textures alimentaires aux mécanismes de la dysphagie peuvent permettre de préserver l’alimentation per os. En complément de la nutrition entérale, le maintien d’une alimentation orale est important pour préserver la qualité de vie du patient. La place du traitement chirurgical de la dysphagie est encore réduite.