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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Traitement médical des métastases hépatiques de tumeurs neuro-endocrines digestives et pancréatiques Volume 7, numéro 6, Novembre - Décembre 2000

Auteurs
Unité de gastroentérologie, institut Gustave-Roussy, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif.

Différents types de traitements médicaux peuvent être proposés en cas de métastases de tumeurs endocrines du pancréas ou du tube digestif (TNE). Leur but est d’agir à deux niveaux : contrôler une sécrétion hormonale compliquée d’un syndrome fonctionnel parfois dangereux pour la vie des patients et/ou éviter une croissance tumorale. Le problème est rendu encore plus difficile par l’existence de TNE bien différenciées à très faible vitesse de croissance ne nécessitant aucun traitement, même au stade de métastases diffuses. La chimiothérapie a été le premier traitement mis en œuvre dans ces tumeurs avec des résultats corrects lorsqu’il s’agit de TNE bien différenciées du pancréas. L’association adriamycine + streptozotocine permet d’espérer plus de 60 % de réponses tumorales objectives et un effet sur la survie. En cas de TNE du tube digestif les résultats de la chimiothérapie sont beaucoup plus décevants, la classique association 5FU + streptozotocine ne permettant pas d’espérer plus de 15 % de réponses. En cas de TNE peu différenciée, la chimiothérapie par l’association étoposide-cisplatine reste la référence, permettant d’obtenir plus de 50 % de réponses mais n’évite pas à terme la reprise évolutive et le décès. En cas de TNE du tube digestif, mais aussi en cas de TNE pancréatique, la chimioembolisation a un grand intérêt puisqu’elle permet d’obtenir de 80 % à 90 % de contrôles symptomatiques et de l’ordre de 40 % de réponses objectives. En cas de tumeur faiblement évolutive, un contrôle tumoral est possible par les analogues de la somatostatine : moins de 5 % de réponses mais de 45 % à 60 % de stabilisations. En outre, les analogues ont démontré leur capacité à réduire les manifestations cliniques dues à la sécrétion et améliorent la qualité de vie des patients. Il reste ensuite à définir si la maladie est suffisamment évolutive pour nécessiter un traitement et dans quel ordre ils doivent être mis en œuvre, ce qui n’est souvent pas le plus facile.