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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Traitement chirurgical du prolapsus total du rectum Volume 15, numéro 6, Novembre-Décembre 2008

Auteurs
Unité de chirurgie colorectale, clinique universitaire de chirurgie digestive et de l’urgence, hôpital Albert-Michallon, BP 217, 38043 Grenoble cedex 09, France

Le prolapsus total du rectum survient lorsque plusieurs conditions anatomiques sont réunies : rectum hyperlaxe et vertical, sigmoïde long et mobile, sphincter anal hypotonique, périnée faible et enfin cul-de-sac de Douglas profond. Il peut être constitutionnel ou acquis, notamment par des poussées abdominales intenses et prolongées. L’évolution spontanée se fait vers la répétition des extériorisations, puis vers la survenue de douleurs, d’une incontinence anale, d’ulcérations rectales, d’hémorragies et enfin d’étranglement, avec risque de nécrose. L’indication opératoire est pour cela recommandée. Les interventions par voie périnéale sont au nombre de deux : 1) l’opération de Delorme consiste à dépouiller le rectum extériorisé de sa muqueuse et à plicaturer la musculeuse pour la réintégrer au-dessus du plancher pelvien en suturant enfin la muqueuse ; 2) l’opération d’Altemeier se propose de réséquer le prolapsus et son mésorectum, réalisant une véritable résection rectale par voie périnéale, suivie d’une anastomose coloanale. L’inconvénient majeur de ces opérations périnéales est de comporter un taux de récidive précoce atteignant les 30 %. Les interventions par voie abdominale ont tendance à prendre le pas sur les précédentes, grâce à l’avènement de la cœlioscopie : le cul-de-sac de Douglas est réséqué et le rectum est modérément tendu vers le promontoire lombosacré par l’intermédiaire de bandelettes non résorbables. L’absence d’exérèse suppose de petites incisions et, partant, l’absence de morbidité lourde pariétale ou intrapéritonéale. Les douleurs sont minimes et la durée de séjour courte. Le taux de récidive est ainsi inférieur à 5 %.