JLE

Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

MENU

Peut-on prévenir la pancréatite aiguë après cathétérisme endoscopique bilio-pancréatique ? Volume 8, numéro 1, Janvier -Février 2001

Auteurs
Service d'hépato-gastroentérologie, hôpital Jean-Bernard, 86021 Poitiers Cedex.

La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est une technique diagnostique et thérapeutique, utilisée en routine depuis plus de vingt ans. Si cette méthode est parfaitement standardisée, elle n'en est pas moins vulnérante, associée à des complications parfois sévères, ayant fait l'objet de nombreuses revues de la littérature. Récemment, deux larges études prospectives ont été publiées. L'étude effectuée aux États-Unis concernait 17 centres ayant inclus 2 347 malades [1] : une complication a été observée chez 229 d'entre eux (9,8 %), la plus fréquente étant la pancréatite aiguë (5,4 %) suivie de l'hémorragie (2 %). Le nombre de décès directement rapportés à la méthode était de 0,4 %. En analyse multivariée, le risque de pancréatite était significativement associé à une suspicion de dyskinésie oddienne, à un âge plus jeune, à l'utilisation de la pré-coupe, à la difficulté de cathétérisation de la papille et à la répétition de l'opacification du canal de Wirsung. La deuxième étude est italienne [2] et comportait 2 769 malades : trois facteurs semblaient reliés à la survenue d'une pancréatite, l'âge inférieur à 70 ans, l'opacification du canal de Wirsung et l'absence de dilatation des voies biliaires. Le manque d'expérience des centres était indépendamment lié au risque global de complication. La plupart des autres études, rétrospectives et comportant de petits effectifs, ont retrouvé des facteurs de risque similaires. Plus récemment, il a été proposé de remplacer la sphinctérotomie biliaire par une simple dilatation du sphincter d'Oddi, mais uniquement si les calculs sont peu nombreux et de petite taille (< 10 mm). Cette méthode, plus onéreuse, n'a cependant pas été associée à une réduction de la fréquence des pancréatites [3].