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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Les laminines en physiopathologie digestive Volume 11, numéro 2, Mars-Avril 2004

Auteurs
Unité Inserm U. 381, 3, avenue Molière, 67200 Strasbourg E‐mail : Patricia.Simon‐Assmanninserm.u‐strasbg.fr

Les cellules épithéliales sont en contact direct avec les éléments de la lame basale, spécialisation de la matrice extracellulaire. Les laminines (glycoprotéines trimériques) sont des éléments majeurs d‘un point de vue aussi bien structural qu‘informatif de cette structure tridimensionnelle. D‘un point de vue fonctionnel, ces molécules, dont quinze isoformes sont actuellement définies, sont capables d‘engendrer ‐‐  via des récepteurs spécifiques membranaires  ‐‐ des activités biologiques diverses telles l‘adhésion, la migration et la différenciation cellulaires. L‘expression des laminines est tissu‐spécifique mais varie également de façon spatio‐temporelle et suivant l‘état physiologique du tissu permettant d‘étayer le concept de spécificité cellulaire. Dans l‘intestin, au moins quatre isoformes de laminines ont été identifiées ; elles présentent des distributions variables au cours de l‘organogenèse et le long de l‘axe crypto‐villositaire chez l‘adulte. Des altérations de répartition des laminines ont été rapportées dans diverses pathologies affectant le tractus digestif : diarrhées rebelles de l‘enfant, maladie de Crohn et maladie de Hirschsprung. Concernant les cancers colorectaux, dans la majorité des cas une corrélation directe a été mise en évidence entre degré de destruction de la lame basale et malignité des tumeurs. Paradoxalement, des arguments expérimentaux démontrent l‘effet stimulateur de deux isoformes de laminine dans les processus de croissance (laminine 1) et de migration (laminine 5) tumorales. Les modèles animaux de transgenèse actuellement en cours de réalisation permettront d‘étudier l‘origine des altérations visualisées dans les pathologies intestinales et d‘appréhender les mécanismes mis en jeu.