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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Immunothérapie dans les cancers œsogastriques Volume 29, numéro 4, Avril 2022

Illustrations


  • Figure 1

Tableaux

Auteur
CHU de Poitiers, service d’hépatogastro-entérologie, 2 rue de la Milétrie, 86000 Poitiers Cedex
* Correspondance : D. Tougeron

Jusqu’à récemment le traitement des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage et des adénocarcinomes œsogastriques avancés HER-2 négatif reposait exclusivement sur la chimiothérapie. Depuis plusieurs années, les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) sont évalués dans ces cancers d’abord en monothérapie dans les tumeurs chimio-résistantes et plus récemment en combinaison à la chimiothérapie en première ligne de traitement. Dans les tumeurs de l’œsophage, les ICI ont montré une amélioration de la survie globale en monothérapie en deuxième ligne comparée à la chimiothérapie seule, en association avec la chimiothérapie en première ligne comparée à la chimiothérapie seule en cas de score PD-L1 CPS ≥ 10 (Programmed Death Ligand-1 Combined Positive Score) et en situation adjuvante après traitement par radio-chimiothérapie puis chirurgie comparée à la surveillance seule aboutissant donc à trois autorisations de mise sur le marché (AMM) européennes. Concernant les adénocarcinomes gastriques métastatiques avec instabilité micro-satellitaire (dMMR/MSI), les ICI en monothérapie (anti-PD1/PD-L1) et bithérapie (anti-PD1/PD-L1 plus anti-CTLA4) ont montré une efficacité majeure mais le remboursement est toujours en attente en France. Récemment, la combinaison fluoropyrimidine, oxaliplatine et nivolumab (anti-PD-1) a montré sa supériorité sur la chimiothérapie seule en première ligne dans les adénocarcinomes œsogastriques métastatiques avec un CPS ≥ 5 aboutissant également à une AMM européenne. De plus, des essais de phase III en situation péri-opératoire sont en cours, combinant les anti-PD-1/PD-L1 au schéma FLOT. Des essais récents ont montré une efficacité majeure des ICI en situation péri-opératoire des adénocarcinomes œsogastriques dMMR/MSI résécables. Le principal enjeu actuel reste l’identification de biomarqueurs prédictifs d’efficacité au-delà de l’instabilité micro-satellitaire et de l’expression de PD-L1, afin de mieux sélectionner les patients qui ont un gain en survie avec ces différentes combinaisons tout en limitant la toxicité et en préservant la qualité de vie.