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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Immunosuppresseurs et MICI Volume 14, numéro spécial 1, Numéro spécial: Actualités MICI

Auteurs
Pôle des maladies de l’appareil digestif (PMAD), Service de Gastroentérologie et d’Assistance Nutritive, Hôpital Beaujon, 100, Bld Général Leclerc, 92110 Clichy Cedex

Les immunosuppresseurs représentent actuellement le traitement de choix des formes corticodépendantes et/ou corticorésistantes des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. L’immunosuppresseur de première ligne est l’azathioprine qui peut, en cas d’intolérance, être remplacée par la 6-mercaptopurine. Une meilleure connaissance du métabolisme de ces produits permet d’optimiser le traitement, notamment par le dosage des métabolites actifs (les 6-thioguanines nucléotides) ou l’adjonction de traitements jusqu’alors classiquement contre-indiqués en association, à savoir l’allopurinol pour améliorer le métabolisme de ces drogues.Au cours de la maladie de Crohn, en cas d’échec ou d’intolérance aux thiopurines, le méthotrexate est généralement proposé et a démontré des résultats globalement similaires. En cas de rectocolite hémorragique résistante aux corticoïdes IV, c’est la ciclosporine qui est classiquement proposée, le plus souvent initialement par voie intraveineuse puis relayée par voie orale quelques mois.Le rapport bénéfice/risque des traitements immunosuppresseurs classiques est maintenant bien connu. Cependant, le bouleversement récent apporté par Remicade ® et peut-être par d’autres anti-TNF-alpha si cela venait à être démontré, a déjà considérablement influé sur ces schémas, notamment par l’utilisation précoce d’infliximab en cas d’instauration d’un traitement par immunosuppresseurs en raison de sa rapidité d’action et de son rôle d’épargne en corticoïdes, et dans la rectocolite hémorragique pour les formes résistantes aux corticoïdes et/ou aux immunosuppresseurs. Ces modifications dans l’utilisation de traitements, pour certains anciens et bien connus, pour d’autres plus récents, qui ont actuellement tendance à s’associer et non pas à se remplacer, sont susceptibles d’augmenter les risques liés à la majoration de l’immunosuppression et peut-être d’entraîner un retard à la chirurgie, qui pourrait être préjudiciable dans certains cas.