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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Encéphalopathie hépatique : de la physiopathologie à la prise en charge thérapeutique Volume 20, numéro 10, Décembre 2013

Auteurs
Hôpital Saint-Eloi, département d’hépatogastroentérologie, 80 avenue Augustin Fliche 34295 Montpellier Cedex 5, France

L’encéphalopathie hépatique (EH) est une complication des hépatopathies aiguës et chroniques, caractérisée par des manifestations neuropsychiatriques multiples, protéiformes et de sévérité variable. Différentes hypothèses physiopathologiques ont été proposées durant ces dernières décennies sans qu’aucune d’entre elles ne soit parfaitement satisfaisante, traduisant par là même la complexité et l’origine multifactorielle des symptômes de l’EH. Néanmoins, un consensus général s’est peu à peu dégagé sur le rôle clé de l’ammoniac ; l’inflammation et les anomalies de la neurotransmission sont, cependant, également incriminées. L’œdème cérébral est le dénominateur commun aux différents mécanismes physiopathologiques. Incontestablement, la survenue d’un épisode d’EH est un élément de gravité ; lors des hépatopathies aiguës, elle est un des facteurs essentiels dans la décision d’indication de transplantation hépatique ; lors des hépatopathies chroniques, elle constitue un tournant évolutif péjoratif dans l’histoire de la maladie. L’identification et le contrôle du ou des facteur(s) déclenchant(s) sont essentiels dans la prise en charge des malades en EH et permettent souvent une régression spectaculaire des troubles. La stratégie thérapeutique spécifique a pour but de diminuer la production colique d’ammoniac, en utilisant soit des disaccharides non absorbables (lactulose) soit des antibiotiques. La transplantation hépatique reste le traitement ultime chez certains malades ayant une cirrhose compliquée d’EH chronique ou récidivante invalidante.