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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Comment explorer une incontinence anale ? D’abord avec le doigt… mais encore ? Volume 27, numéro 2, Février 2020

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

  • Figure 5

  • Figure 6

  • Figure 7

  • Figure 8

Tableaux

Auteurs
Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, Institut Léopold Bellan, Service de proctologie médico-chirurgicale, 185 rue Raymond Losserand, 75014 Paris
* Correspondance

L’incontinence anale (IA) est définie par l’impossibilité de contrôler volontairement l’émission des matières ou des gaz. On estime en France sa prévalence à environ 5 % de la population pour l’IA aux selles et jusqu’à 17 % en prenant en compte l’IA aux gaz. Cette prévalence augmente avec l’âge. Les principaux facteurs de risque sont l’âge, le sexe féminin, la diarrhée chronique, le diabète, les antécédents gynéco-obstétricaux et de chirurgie ano-rectale et les maladies neurologiques. Le bilan étiologique repose avant tout sur un interrogatoire et un examen proctologique et général qui permettent d’identifier dans près des deux tiers des cas le mécanisme de l’IA. Aucune exploration complémentaire n’est indiquée en première intention en dehors d’une coloscopie en présence de facteurs de risque. Le traitement repose d’abord sur la régularisation du transit puis la rééducation ano-périnéale. Ce n’est qu’en cas d’échec du traitement médical que des examens seront demandés, orientés par la clinique. L’échographie endo-anale permet d’objectiver une rupture sphinctérienne qui peut dans certains cas justifier une réparation sphinctérienne. La manométrie ano-rectale est utile pour chercher un trouble de la sensibilité ou de la compliance rectale, évaluer les pressions de repos et l’amplitude de la contraction volontaire afin de guider la rééducation ano-périnéale (biofeedback). Enfin, l’imagerie pelvienne dynamique permet de préciser un trouble de la statique pelvienne dont le traitement est chirurgical. La place des explorations électrophysiologiques apparaît limitée. Le traitement de l’IA a connu une évolution majeure ces dernières années avec l’apparition de la neuromodulation des racines sacrées dont les indications sont de plus en plus larges bien que son mécanisme d’action ne soit qu’imparfaitement connu.