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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Colites inflammatoires aiguës graves Stratégie et conduite du traitement chirurgical Volume 2, numéro 4, Juillet - Août 1995

Auteurs
clinique chirurgicale II.

Les colites inflammatoires aiguës graves (CIAG) représentent un challenge pour le clinicien : reconnaître la gravité de la poussée, l'évaluer avec précision et adopter sans retard la réponse thérapeutique adéquate, médicale et/ou chirurgicale sont les 3 étapes indispensables pour contrôler cette affection autrefois redoutable. La colite inflammatoire étant affirmée, l'évaluation précise, répétée, de la gravité de la poussée est basée sur des critères clinico-biologiques, reflets indirects de l'atteinte colique, ou mieux, à l'heure actuelle, sur des données morphologiques, radiologiques et surtout coloscopiques objectivant directement les lésions de la CIAG. A ce stade, le diagnostic nosologique précis de la maladie inflammatoire intestinale (rectocolite ulcéro-hémorragique ou maladie de Crohn) n'est pas impératif, car il n'a que peu d'impact sur la prise en charge à la période initiale. L'évaluation de la gravité permet de dépister une complication (perforation colique, colectasie, hémorragie grave) nécessitant un traitement chirurgical d'urgence. En l'absence de complications, le traitement médical d'épreuve est justifié sous surveillance étroite. Il repose sur la corticothérapie (1mg/kg/j), la mise au repos de l'intestin, une réanimation hydro-électrolytique adaptée. En cours de traitement, l'absence d'amélioration ou l'aggravation doivent conduire à la chirurgie, réalisée dans ce cas en urgence différée. C'est actuellement la situation la plus fréquente du recours à la chirurgie dans les CIAG. La reprise de la poussée de colite à l'arrêt du traitement représente la dernière éventualité imposa la chirurgie dans les CIAG. Le choix du geste chirurgical s'oriente clairement vers la colectomie « presque » totale avec iléostomie et sigmoïdostomie. Cette intervention est sûre dans le contexte de l'urgence ; elle permet au patient de récupérer rapidement un bon état général ; elle apporte des arguments importants pour le diagnostic de la colite inflammatoire ; elle autorise tous les choix techniques ultérieurs pour le rétablissement de la continuité digestive : anastomose iléo-anale avec réservoir (rectocolite ulcéro-hémorragique et colite indéterminée), anastomose iléo-rectale (maladie de Crohn) en fonction de l'état du rectum et de l'anus.