La carence martiale est une complication très fréquente chez les patients atteints d’un cancer digestif, notamment en cas de chimiothérapie, favorisant l’apparition d’une anémie. Les conséquences néfastes sont alors nombreuses, comme la fatigue, l’altération des phanères, les troubles de l’humeur, à l’origine d’une altération significative de la qualité de vie. Pourtant, la carence martiale est sous-diagnostiquée et sous-traitée en oncologie. Tout patient avec une tumeur digestive devrait bénéficier au minimum d’un dosage de la ferritinémie et du coefficient de saturation de la transferrine, permettant d’identifier la carence fer et son évolution après traitement. Il est recommandé de prescrire une supplémentation martiale intraveineuse en cas de carence martiale absolue, mais aussi de carence martiale fonctionnelle associée à une anémie. Dans ce cas, on y associera un agent stimulant l’érythropoïèse. Le fer injectable permet une augmentation du taux d’hémoglobine, une amélioration de la qualité de vie, ainsi qu’une réduction du recours à la transfusion, avec une excellente tolérance. Même s’il est démontré chez les insuffisants cardiaques que le traitement d’une carence en fer sans anémie est bénéfique, les études prospectives randomisées manquent pour recommander une attitude similaire en cancérologie.