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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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« Binge drinking » et risque hépatique Volume 23, numéro 10, Décembre 2016

Illustrations


  • Figure 1
Auteurs
Hôpital Huriez, service des maladies de l’appareil digestif, Rue Polonovski, 59037 Lille cedex, France
* Tirés à part

Le « binge drinking » (que l’on peut définir simplement par « boire trop et trop vite ») est une pratique hétérogène qui recouvre en réalité plusieurs situations de consommation allant de l’ivresse aiguë des soirées étudiantes à la consommation trop importante chez des sujets ayant une consommation excessive et chronique d’alcool. Cette pratique est fréquente dans les pays occidentaux, notamment au Royaume-Uni et en Europe du Nord. Les effets aigus du « binge drinking » sont bien établis et sont ceux de l’ivresse aiguë (violences, accidents de la route, risques cardiovasculaires…). En revanche, les risques hépatiques sont mal étudiés chez l’homme et les données suggérant une toxicité hépatique reposent essentiellement sur des études anciennes de cohorte. Expérimentalement, le « binge drinking » favorise l’inflammation, la stéatose, la fibrogenèse, etc. Il existe des arguments indirects pour penser que ce type de consommation favorise la survenue d’une cirrhose. Même si les arguments scientifiques solides manquent, il est important de sensibiliser la population – notamment les jeunes – aux risques du « binge drinking » et limiter l’accès facile à l’alcool en augmentant les taxations sur les ventes. Le conseil et l’information sont également des éléments centraux de la prise en charge, en se fondant notamment sur l’intervention brève. Une attention particulière doit être portée à cette pratique responsable de 100 000 admissions en milieu hospitalier par an en France, en impliquant les spécialistes en addictologie, en hépatologie, en santé publique et en épidémiologie.