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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Unité cognitivo-comportementale : facteurs prédictifs de réadmission à 3 mois Volume 10, numéro 3, Septembre 2012

Auteurs
Centre mémoire de ressources et de recherche, CHU La Milétrie, Poitiers, France, CIC U802, CHU La Milétrie, Poitiers, France, EA3808 Université de Poitiers, France

Contexte : Les symptômes comportementaux et psychologiques associés à la démence (SPCD) font partie de l’évolution naturelle de la maladie. Des unités cognitivo-comportementales (UCC) ont été créées afin d’optimiser la prise en charge thérapeutique. Malgré un séjour dans cette unité spécialisée, certains patients nécessitent des réhospitalisations. L’objectif principal de l’étude était de mettre en évidence les facteurs prédictifs de réadmission dans les 3 mois qui suivaient une première hospitalisation. Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative descriptive, rétrospective, des patients de plus de 75 ans avec une maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée, hospitalisés de janvier 2010 à avril 2011 au sein de l’UCC de Poitiers. Nous avons comparé les caractéristiques épidémiologiques, psycho-comportementales (type de SPCD, inventaire neuropsychiatrique), et thérapeutiques des patients réhospitalisés précocement (< 3 mois, groupe 1) et des patients non réhospitalisés dans les 3 premiers mois (groupe 2). Résultats : Deux cent trente-cinq patients ont été inclus, dont 147 femmes (62,5 %), avec un âge moyen de 82,74 ± 7,13 ans. Le motif d’admission principal était les SPCD. Trente patients (12,7 %) constituaient le groupe 1. La prescription de psychotropes augmentait en fin de séjour ( p = 0,02) et plus particulièrement dans le groupe 2 ( p = 0,01). Le score lors de l’inventaire neuropsychiatrique (NPI) s’améliorait en cours de séjour. En analyse multivariée, le risque de réadmission était majoré en présence de SPCD qualifiés de type comportemental (OR : 3,18 ; IC 95 % 1,32-7,65), et pour les patients qui sortaient d’hospitalisation avec l’association antidépresseur-neuroleptique (OR : 4,77 ; IC 95 % 1,35-16,83). Le risque de réadmission diminuait significativement avec une augmentation de la durée du séjour initial. Conclusion : Ce travail a confirmé l’importance et la spécificité des UCC, et a permis d’identifier les patients les plus à risque de réadmission, élément clé qui nous aidera à mieux appréhender le risque évolutif à la sortie d’hospitalisation.