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Bulletin du Cancer

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Thérapeutique morphinique : évaluation de l’information des patients Volume 85, numéro 4, Avril 1998

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La douleur apparaît fréquemment dans l’évolution de la maladie cancéreuse et peut avoir des conséquences défavorables sur la qualité de vie des patients. Sa prise en charge peut être réalisée chez la majorité des patients par des moyens thérapeutiques simples. Cependant, la prescription de morphine doit être accompagnée d’explications adaptées. Le but de cette étude était de vérifier qu’un groupe de patients cancéreux sous traitement morphinique a réellement eu une information efficace. Cent vingt-neuf patients randomisés parmi tous les patients hospitalisés sur une période de deux mois dans un centre anticancéreux ont répondu à un questionnaire ouvert. Cent questionnaires étaient exploitables : 63 patients n’avaient jamais eu de morphine (groupe M –), 37 recevaient de la morphine (19) ou en avaient reçu (18) (groupe M +). La morphine était efficace pour 92 % des patients du groupe M +, peu efficace pour 5 % ; 67 % des patients du groupe M – pensaient que c’était efficace mais 17 % ne savaient pas ; 76 % des patients M + n’avaient pas d’inquiétude à prendre ce traitement ; 13 % étaient inquiets et 11 % ne savaient pas ; 48 % seulement des patients M – n’auraient pas eu d’inquiétude mais 41 % en auraient eu ; 8 % des patients du groupe M + avaient peur d’une accoutumance contre 44 % dans le groupe M – ; 97 % des patients du groupe M + disaient pouvoir s’arrêter sans problème contre 38 % des patients du groupe M – ; 16 % des patients du groupe M + pensaient que leur maladie était grave du fait de la prescription de morphine alors que 52 % des patients M – partageaient cette idée en cas de prescription. Les différences entre les deux groupes de patients permettent d’affirmer que ceux traités par morphine ont une assez bonne connaissance du traitement et qu’ils ont reçu, lors de la prescription, une information adéquate.