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Bulletin du Cancer

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Prise en charge de l’anémie chez les patients présentant une pathologie maligne : résultats de l’étude F-ACT (French Anaemia Cancer Treatment) Volume 94, numéro 10, Octobre 2007

Auteurs
CHU Jean Minjoz, Service oncologie médicale, 3, bd Fleming, 25030 Besançon Cedex, CHU Claude Huriez, Service Hématologie, 59037 Lille Cedex, CHU Bichat, Département de médecine interne, 75018 Paris, Clinique Hartmann, 92200 Neuilly-sur-Seine

L’anémie est une des complications les plus redoutées chez les patients atteints de pathologies cancéreuses. Ses causes peuvent être multiples et, quelle que soit sa sévérité, l’impact sur la qualité de vie des patients reste majeur. Pourtant, les données épidémiologiques concernant l’anémie sont peu nombreuses dans la littérature. C’est la raison pour laquelle nous avons mené une vaste enquête nationale sur la prévalence et la prise en charge de l’anémie chez les patients atteints de pathologies malignes. L’étude F-ACT (French Anaemia Cancer Treatment) est une étude multicentrique observationnelle rétrospective menée auprès de 178 praticiens exerçant dans 112 centres ou services prenant en charge des patients atteints de pathologies cancéreuses incluant des tumeurs solides et des hémopathies malignes. Conduite sur une journée type de consultation pour chaque praticien interrogé, elle a concerné au total 2 782 patients, dont 1 892 (68 %) présentaient une tumeur solide et 890 (27 %) une hémopathie maligne. L’âge médian était de 61 ans (extrêmes : 18-93 ans) et on comptait 1 335 femmes (48 %) pour 1 447 hommes (52 %). A la date de l’inclusion, le taux d’hémoglobine médian était de 11,6 g/dl (extrêmes : 5,2-18,5 g/dl) et le pourcentage de patient présentant un taux d’hémoglobine ≤ 11 g/dl était de 44 %. Une anémie a été retrouvée dans toutes les localisations cancéreuses et quels que soient le stade ou le statut thérapeutique de la maladie. Environ deux tiers des patients anémiés ont reçu un traitement par un agent stimulant l’érythropoïèse (ASE) et environ 17 % ne recevaient aucun traitement spécifique pour cette anémie. Le taux d’hémoglobine médian à l’instauration de l’ASE était de 10 g/dl. Ces résultats, comparés à ceux rapportés dans l’étude Ecas (European Cancer Anaemia Survey) en 2001, ont permis de montrer une amélioration dans la prise en charge de l’anémie ainsi qu’une augmentation de l’utilisation des ASE, notamment une instauration plus précoce de ce type de traitement par rapport à l’apparition de l’anémie.