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Bulletin du Cancer

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Prescriptions hors AMM en cancérologie : qu’en pensent les experts ? Volume 91, numéro 10, Octobre 2004

Auteurs
Pharmacie, Oncologie médicale, Biostatistiques et informatique médicale, Pneumologie, Radiothérapie, hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris <isabelle.debrix@tnn.ap-hop-paris.fr>, Groupe d’experts : Carole Bouleuc (Institut Curie, Paris), Roland Bugat (Institut Claudius-Regaud, Toulouse), Thierry Casagrande (juriste), Philippe Colin (Clinique Courlancy, Reims), Thierry Dorval (Institut Curie, Paris), François Goldwasser (Hôpital Cochin, Paris), Éric Levy (Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris), Laurent Mignot (hôpital Foch, Surennes), Jean-François Morère (hôpital Avicenne, Bobigny), François Morvan (hôpital René-Dubos, Pontoise), Daniel Serin (Clinique Sainte-Catherine, Avignon), Laurent Zelek (hôpital Henri-Mondor, Créteil)

Les 124 prescriptions de chimiothérapie anticancéreuse, prescrites hors du cadre fixé par l’AMM du point de vue de l’indication en novembre 2002 à l’hôpital Tenon, ont été analysées par un groupe de 12 experts externes et indépendants. L’analyse, qui tenait compte des données de la science, de l’existence d’alternatives entrant dans le cadre de l’AMM et des caractéristiques des patients, a permis de classer les prescriptions en trois catégories : les prescriptions scientifiquement justifiées (62 %), les prescriptions non scientifiquement justifiées (26 %) et celles pour lesquelles aucun consensus n’a pu être obtenu (12 %) entre les experts. Les prescriptions non scientifiquement justifiées comportaient 19 % de prescriptions sans alternative thérapeutique dans le cadre de l’AMM et 7 % de prescriptions pour lesquelles des anticancéreux ayant l’AMM étaient disponibles. Les questions auxquelles les experts devaient répondre pour mener cette évaluation pourraient être systématiquement posées pour guider le choix d’une chimiothérapie afin de prendre en compte les impératifs scientifiques, économiques et éthiques. Cette méthode proposée par un comité local du médicament permettrait d’optimiser l’utilisation des ressources et de guider le financement des anticancéreux coûteux à l’hôpital.