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Bulletin du Cancer

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Marges d’exérèse des tumeurs hépatiques malignes primitives et secondaires Volume 95, numéro 12, décembre 2008

Auteurs
Centre hépatobiliaire, hôpital Paul-Brousse, 12-14, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94804 Villejuif Cedex, France

Il a été admis que la clairance tumorale complète avec des marges de résection saines fait partie des règles de chirurgie oncologique et apporte un bénéfice aux patients opérés pour tumeurs malignes hépatobiliaires. Théoriquement, pour les carcinomes hépatocellulaires, la résection anatomique est préférée à la résection non anatomique dans un but curatif, puisque les micrométastases se disséminent par voie portale. Cependant, la préservation du parenchyme hépatique non tumoral est très importante, surtout en présence de cirrhose, pour minimiser le risque d’insuffisance hépatocellulaire. Les marges de résection optimales restent un sujet de controverse. Il semble que des marges de 2 cm soient associées à une diminution du taux de récidive et à une augmentation de la survie surtout pour les carcinomes hépatocellulaires de taille inférieure à 2 cm. Etant donné les résultats non satisfaisants du traitement médical ou interventionnel pour les cholangiocarcinomes intrahépatiques, le traitement chirurgical, quand il est possible, doit être réalisé. Des marges de résection prévues étroites ne doivent pas contre-indiquer la chirurgie puisque même les résections R1 sont compatibles avec une survie à long terme. Une chirurgie agressive peut et doit être réalisée si la mortalité péri-opératoire est faible. Pour le cholangiocarcinome hilaire, la radicalité de la résection chirurgicale a été montrée dans les analyses multivariées de plusieurs études comme le seul facteur pronostique de survie à long terme. L’hépatectomie droite élargie aux segments 1 et 4 représente la résection hépatique la plus satisfaisante au plan oncologique. Pour les métastases hépatiques des cancers colorectaux, la résection doit être préférée quelle que soit la largeur des marges par rapport à l’abstention chirurgicale. Une marge prévue inférieure à 1 cm ne doit pas contre-indiquer la chirurgie.