JLE

Bulletin du Cancer

MENU

L’utilisation de déodorants/antitranspirants ne constitue pas un risque de cancer du sein Volume 95, numéro 9, septembre 2008

Auteurs

Partant du constat d’une incidence élevée de cancer du sein dans le quadrant supéro-externe, localisation proche de la surface habituelle d’application des déodorants et/ou antitranspirants, plusieurs équipes scientifiques ont émis l’hypothèse d’un lien possible entre antitranspirants et cancer du sein. La responsabilité éventuelle des parabènes et des sels d’aluminium, composants traditionnels de nombreux produits cosmétiques, a été évoquée par ces mêmes équipes. Afin de savoir si cette hypothèse pouvait ou non être retenue, un groupe d’experts a été constitué pour rechercher et analyser les données de la littérature en rapport avec le problème posé, et cela, dans le but de répondre à trois questions prédéfinies : 1) existe-t-il des arguments biologiques ou expérimentaux pour un éventuel rapport entre utilisation de déodorants/antitranspirants et cancer du sein ? 2) L’utilisation des déodorants/antitranspirants a-t-elle une incidence sur l’augmentation du risque de cancer du sein ? 3) Un lien de causalité entre utilisation de déodorants/antitranspirants et cancer du sein peut-il être retenu ? Les données scientifiques ont été recherchées de façon systématique dans la base PubMed ® (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez) à l’aide d’équations de recherche standardisées. Cinquante-neuf études issues de la recherche bibliographique ont été passées en revue et 19 articles de méthodologies diverses ont été retenus pour analyse approfondie. Compte tenu du fait que les parabènes ne sont généralement pas présents dans les déodorants/antitranspirants, les recherches du groupe de réflexion se sont recentrées uniquement sur la question des sels d’aluminium. Parmi ces 19 articles, beaucoup sont peu rigoureux sur le plan méthodologique, n’apportent pas de réponse aux questions posées ou traitent de la question des parabènes et ont été éliminés par le groupe de réflexion. La conclusion du groupe d’experts rejoint celles des autorités de santé française et américaine. Après analyse de la littérature disponible sur le sujet, aucune preuve scientifique en faveur de l’hypothèse n’engage à poursuivre sur cette voie de recherche.