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Bulletin du Cancer

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Effets cardiaques des cytokines relarguées lors de l’administration de rituximab Volume 92, numéro 9, Septembre 2005

Auteurs
Service Pharmacie, CHRU Tours, 2, bd Tonnellé, 37044 Tours cedex, Service Hématologie, Hôpital Purpan, CHU, 1, place du Dr Baylac, 31059 Toulouse cedex 3, Centre Midi-Pyrénées de Pharmacovigilance, de Pharmacoépidémiologie et d’Information sur le Médicament, Service de Pharmacologie Clinique, EA 3696, IFR 126 « Santé Société », Faculté de Médecine, 37, allées Jules-Guesde, BP 7202, 31073 Toulouse cedex 7

Le rituximab (Mabthera ®) est un anticorps monoclonal chimérique mi-murin, mi-humain, indiqué dans les lymphomes folliculaires étendus en cas de chimiorésistance ou de rechute après chimiothérapie. Parmi les effets indésirables observés, on retrouve un syndrome paraissant être la conséquence d’un relargage de cytokines, plus fréquent lors de la première injection et dépendant du débit de perfusion. Nous rapportons le cas d’un patient de 46 ans, présentant une cardiomyopathie dilatée familiale stable, décédé quelques minutes après avoir développé ce syndrome, lors de la deuxième injection de rituximab dans le cadre du traitement d’une gammapathie monoclonale évolutive. Ce décès brutal pourrait être attribué à une décompensation cardiaque liée à une altération de la fonction systolique sur une cardiopathie sous-jacente, favorisée par les effets inotropes négatifs du TNFα, et/ou à une altération de la fonction diastolique majorée par la surcharge volémique. L’impact du réflexe « administration d’anticorps monoclonal /relargage de cytokines » dans certaines conditions physiopathologiques n’a été que peu évalué. Malgré un risque d’effets indésirables apparemment modéré par rapport aux autres médicaments utilisés dans ce contexte, le cas que nous rapportons souligne la nécessité d’une vigilance soutenue lors de l’utilisation du rituximab chez certains patients à risque (évaluation du rapport bénéfice/risque, surveillance, prémédication adaptée), et plus généralement de l’identification et de la notification des effets indésirables médicamenteux aux centres régionaux de pharmacovigilance.