JLE

Bulletin du Cancer

MENU

Les rayons ionisants provoquent-ils des activités pro-invasives et prométastatiques? Volume 95, numéro 3, mars 2008

Auteurs
Department of Radiotherapy, University Hospital Ghent, De Pintelaan 185, B-9000 Ghent, Belgium

La radiothérapie (RT) est une forme locale de traitement qui est appliquée aux tumeurs malignes. Ces tumeurs sont issues de cellules souches génétiquement modifiées. Pendant leur développement, elles attirent d’autres cellules, appelées cellules de l’hôte associées à la tumeur. La croissance illimitée, l’invasion et la métastase caractérisent la tumeur maligne. Les métastases sont une cause majeure de décès, même dans les cas où la tumeur primaire est sous contrôle. La RT inhibe la prolifération clonogène des cellules cancéreuses. Néanmoins, la littérature clinique suggère qu’elle peut, dans des circonstances encore mal définies, stimuler la métastase. L’ADN n’est pas la seule cible des rayons ionisants (RI). A part leurs effets d’anti-prolifération, les RI produisent des facteurs de croissance et des chimiokines, activent des molécules génératrices des voies de signalisation et perturbent de nombreuses activités cellulaires. Nous considérons le cancer comme un réseau d’écosytèmes, comprenant au moins la tumeur primaire fondatrice du réseau, le site métastatique et la moelle osseuse. Parce que ces écosystèmes sont en communication permanente, nous nous attendons à ce qu’une RT de la tumeur primaire influence le processus métastatique. En effet, des expérimentations ont montré que les RI stimulent les activités proinvasives et prométastatiques et activent des molécules qui y participent. A certaines doses et pendant certaines périodes intra et post-thérapeutiques, les RI augmentent les activités des cellules de l’hôte associées à la tumeur et nécessaires à l’invasion et la métastase, à savoir l’angiogenèse, l’inflammation et la desmoplasie. Les techniques radiothérapeutiques, comme la spatially fractionated radiotherapy et la thérapie aux particules lourdes (hadron), différentes de la RT conventionnelle par leur cible et par la nature des rayons, pourraient avoir des effets différents sur le processus métastatique. Ces techniques devraient être combinées avec une imagerie biologique répétitive et une réévaluation du planning au cours du traitement, si nous désirons prendre en considération non seulement les cellules cancéreuses mais aussi les cellules de l’hôte associées et leurs réponses, qui varient selon la dose et le temps.