JLE

Bulletin du Cancer

MENU

Cancer du côlon : quoi de neuf en 2004 ? Volume 91, numéro 1, Janvier 2004

Auteurs
Service d‘oncologie, Hôpital Tenon, 4, rue de la Chine, 75020 Paris Service d‘oncologie, Hôpital Saint‐Antoine, 184, rue du Faubourg‐Saint‐Antoine, 75012 Paris GERCOR et Cancer Est, Assistance‐Publique Hôpitaux de Paris

L‘année 2003 a été riche en publications et en communications sur la prise en charge du cancer colique. Ces travaux concrétisent les réelles avancées thérapeutiques réalisées. Les dix dernières années ont vu une évolution rapide de la chimiothérapie du cancer colique avec un passage de la chimiothérapie par 5‐fluoro‐uracile modulé par l‘acide folinique (AF) aux polychimiothérapies (fluoropyrimidine et oxaliplatine ou irinotecan), s‘intégrant dans des stratégies thérapeutiques où la chirurgie a une place de plus en plus grande en situation métastatique. Grâce à ces avancées, la survie médiane d‘un patient avec cancer colorectal métastatique se situe entre 17 et 22 mois. Des thérapeutiques ciblées par anticorps monoclonaux inhibiteurs de l‘EGF (cetuximab) ou inhibiteurs du VEGF (bevacizumab) ont pour la première fois démontré une efficacité avec des résultats encourageants dans des études de phase III. En situation adjuvante, le LV5FU2 a démontré qu‘il était équivalent en termes d‘efficacité à un Fufol mensuel, avec une moindre toxicité, et le Folfox 4 a démontré, comparé au LV5FU2, qu‘il améliorait significativement la survie sans événement à 3 ans de 5 %. L‘instabilité microsatellite (MSI) pourrait être un facteur pronostique et décisionnel de l‘intérêt d‘une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine. Les patients dont les tumeurs sont microsatellites‐instables pourraient ne pas bénéficier des fluoropyrimidines. Ces données devront être confirmées par des études prospectives pour modifier nos attitudes thérapeutiques. Le nombre de ganglions analysés au niveau de la pièce opératoire est par lui‐même un facteur pronostique dont il faudra tenir compte dans l‘évaluation des futures études. La chirurgie laparoscopique du cancer du côlon a démontré sa faisabilité. Les chimiothérapies systémiques permettant de faire diminuer la taille des lésions ainsi que les nouveaux moyens de destruction locale (radiofréquence et cryothérapie) permettent désormais de traiter des lésions initialement non résécables. ▴