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Bulletin du Cancer

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Bisphosphonates et métastases osseuses Volume 86, numéro 9, Septembre 1999

Auteurs
Centre Paul-Papin, 2, rue Moll, 49033 Angers.

Les bisphosphonates, puissants inhibiteurs de la résorption osseuse, sont devenus le traitement de référence des hypercalcémies néoplasiques. Leur place dans la prise en charge des métastases osseuses, en dehors de l’hypercalcémie, s’est peu à peu précisée. Avant 1992, les essais de phase II montraient tous une réduction de la morbidité : diminution de la douleur, du risque de fracture, des épisodes d’hypercalcémie. Plusieurs essais évaluant des bisphosphonates administrés par voie veineuse, sans autre traitement antitumoral, avaient même montré qu’il était possible d’observer une sclérose des métastases ostéolytiques de carcinome mammaire. Les études randomisées de phase III paraissent à partir de 1992. Dans le myélome multiple, une étude montre une diminution des événements osseux avec le clodronate per os et deux autres, l’une avec le pamidronate intraveineux et l’autre avec le clodronate oral, montrent une diminution à la fois de la douleur et des événements osseux. Dans les métastases osseuses du cancer du sein, cinq essais comportant chacun un nombre important de patientes sont réalisés : trois avec le pamidronate par voie veineuse, un avec le pamidronate per os et un avec le clodronate per os. Tous concluent à une supériorité des bisphosphonates par rapport à un placebo sur la diminution de la douleur et sur la réduction des événements osseux, sans allongement de la survie. Les bisphosphonates peuvent donc être considérés comme un élément important du traitement palliatif des métastases osseuses du carcinome mammaire. Il n’est actuellement pas possible de conclure sur leur rôle dans l’adénocarcinome prostatique. Dans la prise en charge de la douleur, ils ont un rôle à jouer à côté des traitements classiques, dans les métastases osseuses, en particulier, des carcinomes du sein, de la prostate et dans les lésions osseuses du myélome. En traitement préventif avant l’apparition des métastases osseuses, de nouvelles études sont nécessaires avant de conclure. L’apparition de nouvelles molécules plus puissantes comme le zolédronate permettra-t-elle de diminuer encore davantage la morbidité des métastases osseuses ?