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Bulletin du Cancer

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Angiogenèse et cancer du rein Volume 94, supplément 5, numéro spécial, juillet 2007

Auteurs
Hôpital Pitié-Salpêtrière, Service d’oncologie médicale, 47, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris

L’évolution des connaissances biologiques dans le cancer du rein depuis 20 ans a révélé le rôle fondamental de l’angiogenèse dans la physiopathologie du cancer du rein. Les mutations du gène de la maladie de von Hippel-Lindau (VHL), l’accumulation de hypoxia inducing factor alpha (HIFα) et l’hyperexpression du vascular endothelial growth factor (VEGF) en sont les principaux médiateurs. Plusieurs stratégies thérapeutiques ciblant l’angiogenèse ont été élaborées. Parmi elles, se trouve l’inhibition du VEGF et de son récepteur à activité tyrosine kinase le VEGFR. D’autres protéines comme le récepteur au platelet-derived growth factor (PDGFR) sont aussi la cible de ces traitements. Le sunitinib malate est une petite molécule pan-inhibitrice de protéines à activités tyrosine kinase, ciblant VEGFR2 et 3, Flt3, le PDGFRa et b et c-kit. Ce traitement oral a démontré sa supériorité face à l’interféron dans le traitement du cancer du rein métastatique. Dans un récent essai de phase 3 réalisé chez 750 patients, le taux de réponse était de 31 % contre 6 % pour l’interféron. La médiane de la survie sans progression (PFS) était de 11 mois pour le bras sunitinib contre 5 mois pour l’interféron (p < 0,001). Le sorafenib est un autre pan-inhibiteur ciblant RAF1, le VEGFR2 et 3, Flt3, le PDGFRα et β et c-kit. Il a été évalué au cours d’un essai de phase 3 contre placebo chez des patients ayant reçu une première ligne de traitement systémique. La médiane du temps de progression (TTP) était de 24 semaines pour le sorafenib contre 12 dans le bras placebo (p = 0,01). D’autres molécules présentées dans cet article, comme l’axitinib, le pazopanib et le bévacizumab, sont actuellement à l’essai.