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Annales de Gérontologie

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« Stops walking when talking » : 12 ans après Volume 2, numéro 1, janvier 2009

Auteurs
Département de gériatrie, CHU d’Angers, France, FORMADEP, Korian, Paris, France, Département de neurologie, CHU de Genève, Suisse, Département de réhabilitation et gériatrie, CHU de Genève, Suisse, Département de gériatrie, CHU de Nantes, France

Prédire simplement et efficacement la chute du sujet âgé reste un objectif à atteindre. Il y a douze ans, Lundin-Olsson et al. publiaient une étude intitulée « Stops walking when talking as a predictor of falls in elderly people », montrant que s’arrêter de marcher lors d’une conversation prédisait la survenue d’une chute. Bien qu’une grande majorité d’études montre que les chuteurs ont des performances, en condition de double tâche, plus faibles que les non-chuteurs, il n’existe toujours pas de test clinique fiable, c’est-à-dire suffisamment sensible et spécifique, basé sur l’analyse des performances de la marche sous condition de double tâche permettant de prédire la chute. Les études publiées sur les relations entre les modifications de la marche, en condition de double tâche, et la survenue d’une chute sont rares et contradictoires. Les divergences sont probablement dues à un manque de puissance de certaines études, une mauvaise compréhension des modèles explicatifs des interférences observées sous double tâche, l’absence de prise en compte des facteurs de confusion tels qu’un déclin cognitif ou un état dépressif, et au fait que l’analyse des perturbations de la marche reposait sur l’œil du clinicien. Une meilleure compréhension de la nature des interférences, la standardisation des conditions de passation des tests, ainsi que l’utilisation des nouvelles techniques d’analyse spatio-temporelle de la marche permettront probablement le développement d’un test efficient. Par ailleurs, l’analyse des modifications des performances de la tâche attentionnelle semble être une nouvelle voie de recherche pertinente pour prédire la chute.