JLE

Médecine de la Reproduction

MENU

État des lieux du don d’embryon en France et dans le monde Que sait-on des enfants ? Volume 22, numéro 3, Juillet-Août-Septembre 2020

Tableaux

Auteur
CHU de Lyon, Hôpital Femme-Mère-Enfant, Service de médecine de la reproduction, Bron, France
* Tirés à part

Le don d’embryon (DE) n’est pas autorisé partout dans le monde, ni même en Europe. En France, si le DE était prévu dans la première loi de bioéthique, parue en 1994, il a fallu attendre 2001 pour que soient promulgués les décrets d’application autorisant de fait sa pratique (le terme d’« accueil d’embryon » constituant l’appellation officielle). Le premier enfant issu de DE est né en France en 2004. Cependant, cette activité a toujours été faible, en regard des activités de don de gamètes ; ainsi, en 2017, en France, 18 enfants sont nés à la suite d’un DE. Comme partout dans le monde, les couples se prononcent plus volontiers pour le don à la recherche que pour le DE : 23,9 % versus 13,4 %. De plus, moins de la moitié des couples vont jusqu’au bout de la procédure. C’est la représentation des embryons qui paraît constituer le principal motif de réticence des couples à donner leurs embryons, vus comme des enfants potentiels, frères et sœurs de leurs propres enfants. Dans le monde, l’activité de DE est également peu développée, et les raisons exprimées par les donneurs sont de même nature que celles soulevées en France. Les données de la littérature internationale indiquent que les taux de naissances sont globalement comparables à ceux obtenus par transfert d’embryons congelés. La santé des enfants nés d’un DE ne pose pas de problème particulier, sur les plans somatique comme psychologique. Il existe une tendance parmi les couples receveurs, dans les pays étrangers, à cacher à l’enfant l’origine de sa conception.