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Médecine

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L’échographie de datation avant interruption volontaire de grossesse : entre contrainte scopique et alliée décisionnelle Volume 17, numéro 9, Novembre 2021

Auteurs
Université Jean-Monnet, faculté de médecine Jacques-Lisfranc, département de médecine générale, Campus santé innovations, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France
* Correspondance

La réalisation systématique d’une échographie de datation avant une interruption volontaire de grossesse (IVG) illustre le développement d’une médecine technologique, parfois au détriment de la relation de soin. Cet article questionne la place de l’échographie considérée comme un « impératif scopique » au sein du parcours d’IVG pour les femmes et les soignants échographistes. Selon les femmes rencontrées, l’échographie peut avoir un rôle central dans le processus décisionnel de l’IVG ou au contraire n’être qu’une étape de plus, « banale », dans un long parcours jalonné de multiples rendez-vous médicaux. L’échographiste doit disposer d’une capacité d’adaptation aux attentes singulières de la patiente par rapport à cet examen. Cependant, autour d’un sujet aussi sensible que l’IVG, il n’est malheureusement pas toujours aisé de mettre de côté ses convictions personnelles et les stigmates de son passé professionnel. L’échographie de datation constitue une étape supplémentaire dans le « parcours de la combattante » des femmes en demande d’IVG. La simplification de ce parcours afin de limiter le nombre d’intervenants et de lieux d’accueil permettrait une amélioration de la prise en charge et une uniformisation des pratiques pour le bien-être de tous.