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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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La fissure anale : pour se détendre… Volume 28, numéro 1, Janvier 2021

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

  • Figure 5

  • Figure 6

  • Figure 7

Tableaux

Auteurs
1 Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, Institut Léopold Bellan, Service de proctologie médico-chirurgicale, 185, rue Raymond Losserand, 75014 Paris
2 Groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, Service de proctologie médico-chirurgicale, 18, rue du Sergent Bauchat, 75012 Paris
* Correspondance

La fissure anale est la deuxième cause de consultation en proctologie après la maladie hémorroïdaire. Elle correspond à une ulcération de l’anoderme, de la partie basse du canal anal jusqu’à la ligne pectinée. On parle de fissure anale aiguë lorsqu’elle évolue depuis moins de six semaines et de fissure chronique au-delà. La douleur rythmée par la défécation est le principal symptôme. Le diagnostic est confirmé à l’inspection de la marge anale qui montre une plaie anale cutanéo-muqueuse, le plus souvent au pôle postérieur, ayant la forme d’une raquette se prolongeant vers le canal anal. Une hypertonie sphinctérienne est fréquemment associée. Une fissure latérale et/ou indolore est toujours atypique et doit faire évoquer, entre autres, une maladie de Crohn, un carcinome épidermoïde ou une syphilis. Le traitement médical est recommandé en première intention sauf pour la fissure anale hyperalgique et la fissure infectée dont le traitement est chirurgical. Il associe des antalgiques, des laxatifs et des suppositoires et crèmes à visée antalgique et cicatrisante ± un myorelaxant. La correction du trouble du transit (le plus souvent une constipation) est l’élément essentiel. En cas d’échec, les topiques à base de dérivés nitrés peuvent être utilisés. Le traitement chirurgical est proposé en cas d’échec du traitement médical. Si les indications sont relativement consensuelles, le choix de la technique chirurgicale est plus discuté. La sphinctérotomie latérale interne est considérée comme le gold standard dans les pays anglo-saxons. Elle expose néanmoins à un risque d’incontinence anale qui lui fait préférer en France, la fissurectomie avec ou sans anoplastie. La chirurgie permet de guérir plus de 90 % des patients avec moins de 10 % de récidives.