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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Actualité sur l’hépatotoxicité des anti-inflammatoires non stéroïdiens Volume 25, numéro 3, Mars 2018

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

Tableaux

Auteurs
1 Hôpital Saint Eloi, Service d’hépato-gastroentérologie et transplantation, 80 avenue Fliche, 34295 Montpellier Cedex 5, France
2 INSERM 1183
* Tirés à part

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont parmi les médicaments les plus utilisés dans le monde. Leurs indications sont multiples, principalement pour traiter des états inflammatoires ou comme antalgiques ou antipyrétiques dans des situations aiguës ou chroniques. De ce fait, leur utilisation est très variable en termes de voie d’administration, de durée, de dosage, en monothérapie ou en combinaison, en automédication ou sur prescription médicale. Les AINS constituent une classe pharmaco-thérapeutique très hétérogène avec des effets indésirables variés, gastro-duodénaux, intestinaux, cutanés, rénaux et hépatiques. Ils sont responsables d’environ 10 % des cas d’hépatotoxicité médicamenteuse. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas rapportés d’hépatotoxicité sont causés par sept AINS. Il s’agit presque exclusivement d’atteintes hépatiques aiguës dont la gravité est variable, de la simple élévation transitoire des transaminases à l’hépatite fulminante. Le mécanisme de l’atteinte hépatique est le plus souvent idiosyncrasique avec ou sans réaction immunoallergique, sauf pour l’aspirine où il est dose-dépendant. Le diagnostic d’hépatotoxicité des AINS est souvent difficile du fait de l’absence de caractères spécifiques. Il repose principalement sur l’élimination d’autres causes et sur des critères chronologiques. La biopsie hépatique est généralement inutile et il n’existe pas de marqueurs biologiques spécifiques de l’atteinte hépatique des AINS. Il n’y a pas de traitement spécifique en dehors de l’arrêt du traitement. En cas d’hépatite médicamenteuse liée à la prise d’un AINS, sa réintroduction et celle d’un AINS de la même classe doit être proscrite. L’utilisation d’une autre classe chimique est possible. L’identification récente de marqueurs génétiques pourrait faciliter le diagnostic et même prédire un risque d’hépatotoxicité dans un avenir proche.

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