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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Recommandations sur le traitement de l’infection à Helicobacter pylori chez l’adulte Volume 24, numéro 2, Février 2017

Tableaux

Auteurs
Josette Raymond et le Groupe d’Etudes Français des Helicobacter 11
1 Hôpital Ambroise Paré,
service d’hépato-gastroentérologie,
9 Avenue Charles de Gaulle,
92104 Boulogne,
France
2 EA 4331 LITEC,
Université de Poitiers,
Laboratoire de Bactériologie-Hygiène,
CHU de Poitiers
3 Centre Hospitalier de Villeneuve St Georges,
service d’hépato-gastroentérologie,
94195 Villeneuve-Saint-Georges cedex
4 CHU de Nancy,
Hôpital Central, service de médecine interne,
Nancy
5 CHU Henri-Mondor,
service d’hépato-gastroentérologie,
Créteil
6 Centre Hospitalier Annecy Genevois,
service d’hépato-gastroentérologie, 74374 Pringy
7 CNR des Campylobacters et Hélicobacters,
INSERM U1053-UMR BaRITOn,
33076 Bordeaux cedex
8 CHU Pellegrin, laboratoire de bactériologie,
Place Amelie Raba-Leon,
33076 Bordeaux cedex
9 CHRU Trousseau Chambray,
service d’hépato-gastroentérologie,
Chambray-lès-Tours
10 CHU de Guadeloupe,
service de microbiologie,
Guadeloupe
11 Hôpital Cochin,
service de bactériologie,
Paris
* Tirés à part

Il est nécessaire d’actualiser les recommandations concernant le traitement de H. pylori car les schémas thérapeutiques d’éradication ont évolué et la fréquence de la résistance aux antibiotiques a augmenté. Les deux facteurs prédictifs de l’échec du traitement d’éradication sont les résistances des souches aux antibiotiques, particulièrement à la clarithromycine, et la faible observance. En conséquence, le clinicien doit systématiquement s’enquérir auprès du patient d’un traitement antérieur par macrolide ou métronidazole, quelle qu’en soit l’indication, avant de prescrire un traitement d’éradication.

Les traitements orientés par les résultats de la culture sont associés à des taux élevés d’éradication. Compte tenu du potentiel de H. pylori à acquérir des résistances, de la prévalence croissante des résistances bactériennes, il est licite de proposer en première ligne une trithérapie de 14 jours avec des antibiotiques adaptés aux données d’un antibiogramme.

Le traitement probabiliste doit tenir compte de la prévalence élevée de la double résistance métronidazole-clarithromycine (15 %). Une quadrithérapie optimisée de 14 jours est nécessaire pour atteindre des taux d’éradication supérieurs à 90 %. La quadrithérapie contenant du bismuth est une alternative moins dépendante des résistances bactériennes. Selon le consensus européen, elle constitue le traitement de première intention dans les pays où elle est disponible.

Du fait de la prévalence des résistances, l’usage des trithérapies à base de lévofloxacine ne peut pas être recommandé en première ligne en France. Après un échec de l’éradication, la lévofloxacine ne peut être utilisée que sur la base des résultats d’un antibiogramme ou d’une technique moléculaire de détection des résistances.

La mise en évidence d’une multirésistance bactérienne à la clarithromycine, au métronidazole et aux fluoroquinolones chez des patients en échec d’une quadrithérapie à base de bismuth peut amener à la prescription de rifabutine, antibiotique coûteux et ayant des effets indésirables potentiellement sévères. Il est conseillé de réserver l’usage de la rifabutine à des indications formelles et après une étude de la sensibilité des souches par culture. Une validation par la réunion de concertation pluridisciplinaire du Groupe d’Étude Français des Helicobacter et du centre national de référence Helicobacter est conseillée.