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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Colites inclassées Volume 22, numéro 8, Octobre 2015

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

Tableaux

Auteur
Hôpital Saint-Antoine,
service de gastro-entérologie et nutrition,
184 rue du faubourg Saint-Antoine,
75571 Paris cedex 12, France ;
UPMC Université Paris 06, GRC n̊03, SUVIMIC,
F-75012, Paris, France
* Tirés à part

Une colite de début aigu est dite aiguë dans son premier mois d’évolution et inclassée tant qu’on ne peut l’attribuer à une infection intestinale (le plus souvent bactérienne), ou une première poussée de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI). En pratique clinique, il faut faire un bilan microbiologique incluant toujours la recherche de Clostridium difficile, décrire les lésions endoscopiques, et débuter un traitement antibiotique probabiliste. En cas de colite non sévère, un traitement anti-inflammatoire est indiqué secondairement si l’évolution n’est pas vite favorable sous antibiotiques, ou si l’histologie fait la preuve d’une MICI. En cas de colite aiguë sévère, il faut associer les antibiotiques et les anti-inflammatoires (en général une corticothérapie systémique), avant de modifier le cas échéant le traitement au vu des résultats microbiologiques et histologiques. Si la colite évolue favorablement et que les résultats des examens complémentaires ne permettent toujours pas de la classer, seule l’évolution au cours des années ultérieures permettra d’affirmer a posteriori qu’il s’agissait d’une colite aiguë auto-limitée présumée infectieuse, ou d’une première poussée de MICI. Une colite inflammatoire chronique est dite inclassée tant qu’elle ne répond pas complètement aux critères diagnostiques de rectocolite hémorragique et qu’elle n’est pas associée à des lésions anatomiques spécifiques de maladie de Crohn. Pendant cette période, qui se prolonge souvent plus de 10 ans, le statut sérologique des pANCA (perinuclear antineutrophilic cytoplasmic antibodies) et des ASCA (anti-Saccharomyces cerevisiae antibodies) donne une fois sur deux une orientation vers le diagnostic final. En pratique clinique, l’indécision diagnostique a de moins en moins d’implication thérapeutique, car la plupart des traitements médicaux sont efficaces dans les deux types de MICI, et les indications de proctocolectomie sont de plus en plus admises au cours d’une maladie de Crohn sans lésions iléales et anopérinéales.