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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Principaux montages en chirurgie pancréatique : techniques, indications, complications et conséquences à long terme Volume 20, numéro 5, Mai 2013

Auteur
Hôpital Beaujon, pôle des maladies de l’appareil digestif, service de chirurgie hépato-biliaire et pancréatique, Université Paris VII, 100 Bd du Général Leclerc, 92110 Clichy, France

La chirurgie du pancréas comprend les interventions d’exérèse et de dérivation. Les exérèses sont plus souvent réalisées pour des lésions tumorales, bénignes ou malignes, que pour des lésions inflammatoires. Les mortalités à J90 de la duodéno-pancréatectomie céphalique et de la pancréatectomie gauche pour tumeur maligne sont respectivement d’environ 5 % et 3 %. La duodéno-pancréatectomie céphalique expose à un risque d’insuffisance pancréatique exocrine et endocrine de novo respectivement proches de 50 % et 15 %, alors que la pancréatectomie gauche expose principalement à un risque de diabète de novo pouvant atteindre 30 %. Depuis l’avènement de l’imagerie en coupes, des lésions ayant un potentiel de dégénérescence sont de plus souvent diagnostiquées et peuvent justifier une pancréatectomie préventive. Les techniques chirurgicales se sont diversifiées avec l’apparition d’exérèses préservant le parenchyme pancréatique (principalement énucléation et pancréatectomie médiane) avec une mortalité d’environ 1 %, une morbidité immédiate équivalente (possiblement plus élevée pour la pancréatectomie médiane) à celle des pancréatectomies classiques, mais un risque d’insuffisance pancréatique de novo inférieur à 5 %. Ceci souligne l’intérêt d’une approche multidisciplinaire permettant une sélection précise et sûre des indications opératoires en fonction du diagnostic présumé, de la localisation de la lésion, du risque opératoire et du terrain. Dans la pancréatite chronique, certaines complications graves peuvent faire indiquer une exérèse, principalement une pancréatectomie gauche ; sinon, les interventions de dérivations et les pancréatectomies céphaliques sans résection duodénale sont préférées aux pancréatectomies classiques, en raison de leur risque immédiat inférieur et de leur meilleur résultat fonctionnel à long terme.