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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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La dyschésie : diagnostic et traitement Volume 19, numéro 4, Avril 2012

Auteurs
Hôpital Nord, service de gastroentérologie, unité d’exploration fonctionnelle digestive, 13915 Marseille Cedex 20, Hôpital Edouard Herriot, Exploration fonctionnelle digestive, 69437 Lyon ; Clinique protestante, 69 300 Caluire et Cuire, CHU de Grenoble, clinique universitaire de chirurgie digestive, unité de chirurgie colorectale, 38043 Grenoble cedex

La dyschésie est un trouble digestif fréquent, défini par un ensemble de symptômes et affectant 13 % à 20 % de la population des pays occidentaux. Sur le plan physiopathologique, la dyschésie peut être fonctionnelle (« à périnée normal »), ou secondaire à une anomalie anatomique (trouble associé de la statique pelvienne). Les deux mécanismes sont souvent liés et des troubles de la statique pelvienne sont présents chez 80 % des patients. L’interrogatoire et l’examen clinique sont fondamentaux. L’interrogatoire ne doit pas méconnaître un antécédent d’abus sexuel, en cas de dyschésie sévère, résistante au traitement. La prescription d’examens complémentaires n’est pas systématique. Les explorations sont proposées en cas d’échec d’un traitement de première intention et adaptées au mécanisme suspecté. La manométrie anorectale est l’examen fonctionnel de référence pour mettre en évidence un asynchronisme abdomino-pelvien. Elle permet aussi de réaliser un test d’expulsion du ballonnet et d’évaluer la sensibilité rectale. Si un trouble de la statique pelvienne est suspecté, la colpo-cysto-défécographie reste l’examen de référence pour le diagnostic et l’évaluation quantitative. L’IRM dynamique permet d’apporter des informations intéressantes, et d’autres techniques plus récentes se développent comme l’échographie endo-anale dynamique. Le traitement peut faire appel à des règles hygiéno-diététiques en fonction de la qualité des selles. Il ne faut pas oublier une prise en charge psychologique, en particulier en cas d’abus sexuel. Sinon, le traitement repose en grande partie sur la rééducation anorectale par biofeedback avec des taux de succès allant de 44 à 100 % des cas. Plus rarement, et seulement en cas d’échec des traitements précédents, lorsqu’une cause anatomique a été observée, et après un bilan fonctionnel et morphologique, un traitement chirurgical peut être envisagé.