JLE

Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

MENU

Traitement du carcinome hépatocellulaire : quelle place pour la chimiothérapie systémique en 2007 ? Volume 14, numéro 1, Janvier-Février 2007

Auteurs
Service d’Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Haut-Lévêque, 33604 Pessac Cedex

Malgré un meilleur dépistage des hépatites et un meilleur suivi des malades cirrhotiques, moins de 20 % des patients porteurs de carcinome hépatocellulaire (CHC) sont accessibles à un traitement potentiellement curatif (chirurgie ou radiofréquence). La chimioembolisation et l’injection intra-artérielle de lipiodol radiomarqué, seuls traitements palliatifs ayant montré une amélioration de la survie, sont des procédures invasives et s’adressent à un nombre limité de patients. La chimiothérapie systémique des CHC était représentée encore récemment par la doxorubicine et le cisplatine, médicaments potentiellement à risque chez le malade cirrhotique. Les taux de réponse ne dépassaient pas 20 %. Parmi les nouveaux cytostatiques (gemcitabine, taxanes, irinotécan, oxaliplatine, dérivés oraux du 5-Fu), aucun n’a montré une amélioration significative des résultats, y compris en association. Les polychimiothérapies à base de cisplatine et d’anthracycline sont toxiques, et ne peuvent être utilisées en pratique courante, même si des réponses complètes ou des résections secondaires ont pu être observées. L’utilisation de thérapies ciblées (anti-EGFR, inhibiteurs de tyrosine kinase, anti-angiogéniques), testées avec succès dans d’autres tumeurs digestives, paraît logique dans le CHC, vu la multiplicité des voies dérégulées. Les études précliniques ont montré une action antitumorale et une potentialisation de l’activité des cytostatiques. A ce jour, aucune chimiothérapie systémique n’a montré son efficacité au cours du CHC. Les études prospectives en cours avec les thérapies ciblées pourraient modifier la prise en charge thérapeutique palliative des CHC.