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Environnement, Risques & Santé

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Urbanisme et santé : quelle place pour les habitants des quartiers défavorisés dans la réduction des inégalités ? Retour d’expérience dans le cadre d’une EIS conduite en région parisienne Volume 14, numéro 4, Juillet-Août 2015

Illustrations


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  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

Tableaux

Auteurs
CEARC – OVSQ
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
11, boulevard d’Alembert
78280 Guyancourt
France
* Tirés à part

Les grands projets d’aménagement suscitent parfois des oppositions marquées des populations, relayées par les médias. Mais quand ces projets touchent certains quartiers socialement défavorisés, la parole des personnes concernées semble inaudible, voire inexistante. Pourtant, la participation de ces publics a un sens politiquement et permettrait d’orienter la conception des projets vers une réelle prise en compte de l’équité sociale et environnementale, qui aujourd’hui fait défaut.

Mise en avant par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une démarche d’aide à la décision permettant d’initier des choix favorables à la santé, les évaluations d’impact sur la santé (EIS) sont de plus en plus utilisées dans le domaine de l’urbanisme. Nous avons expérimenté la mise en œuvre d’une EIS sur un vaste programme d’aménagement jouxtant un quartier historiquement marqué par la défaveur sociale, en plaçant le focus sur deux problématiques de santé majeures identifiées : maladies cardiovasculaires, obésité, diabète d’une part et santé mentale d’autre part. Le besoin de décoder les mécanismes inégalitaires à l’œuvre sur la zone a suscité la réalisation en parallèle d’une enquête de terrain auprès des populations, portant sur leur perception élargie du cadre de vie.

Si l’un des objectifs visés par la mise en œuvre d’une EIS est de contribuer à la promotion de la santé et à la réduction des inégalités, cette expérimentation souligne l’importance de s’appuyer sur une approche démocratique repositionnant les populations au cœur du processus et comme acteurs des projets. Dans notre cas, la réalisation d’une enquête habitants a permis d’identifier (ou confirmer) des pistes pour améliorer l’appropriation du projet d’aménagement par les communautés. D’autres approches pourraient également être explorées et associées au processus EIS dans une logique d’empowerment des communautés. La réduction des inégalités territoriales pourrait passer par le soutien apporté à ces communautés pour qu’elles se structurent, interviennent dans le débat public et adoptent une vision constructive de leur place et rôle sur leur lieu de vie.