Environnement, Risques & Santé
MENUGestion des déchets ménagers et assimilés : bilan des connaissances et évaluation des effets sanitaires en population générale et au travail Volume 11, numéro 5, Septembre-Octobre 2012
- Mots-clés : gestion des déchets, évaluation des risques, exposition environnementale, exposition professionnelle, synthèse bibliographique
- DOI : 10.1684/ers.2012.0559
- Page(s) : 360-77
- Année de parution : 2012
La production croissante de déchets et leurs divers modes de gestion contribuent aux rejets dans l’environnement de substances potentiellement dangereuses qui suscitent de multiples interrogations quant à leur risque pour la santé humaine. Nous avons réalisé une revue systématique transversale des connaissances scientifiques (26 rapports de synthèse et revues systématiques et 48 études épidémiologiques) concernant l’impact de la gestion des déchets ménagers et assimilés (collecte et tri, compostage, incinération et stockage) sur la santé des populations riveraines et professionnelles et formalisé des niveaux de preuve. Chez les professionnels, en dehors des atteintes musculosquelettiques, les problèmes potentiels identifiés sont d’ordre respiratoire, gastro-intestinal et cutané, associés à l’inhalation de bioaérosols et au contact direct avec des déchets contenant certaines substances chimiques. Les pathologies identifiées dans la population vivant autour de centres de stockage et les niveaux de polluants sont dépendants de la nature des déchets enfouis, ainsi que des pratiques d’exploitation. Les pathologies identifiées dans la population générale au voisinage d’unités d’incinération sont des cancers et des troubles de la reproduction, pathologies qui n’ont pas été étudiées ou mises en évidence chez les salariés. Ces niveaux de risques apparaissant très liés aux niveaux de performances des usines d’incinération d’ordures ménagères (UIOM), la transposabilité des résultats aux installations, mises aux normes depuis 2002, est donc limitée. Notre revue transversale encourage la réalisation d’un travail plus approfondi sur les questions pour lesquelles les données sont contradictoires ou non concluantes. Les résultats incitent à des travaux de recherche dans les domaines où les données scientifiques font actuellement défaut et à mieux caractériser les expositions, notamment chez les riverains, tout en prenant en compte des facteurs de risque individuels, souvent associés à un risque plus important que les facteurs environnementaux.