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Bulletin du Cancer

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Marge d’exérèse des cancers du sein intracanalaire Volume 95, numéro 12, décembre 2008

Auteurs
Service de chirurgie et de cancérologie gynécologique et mammaire, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France, Service de chirurgie gynécologique, centre hospitalier d’Argenteuil, 95107 Argenteuil, France

L’exérèse complète de la tumeur dans le traitement conservateur des carcinomes intracanalaires (CIC) est un facteur prédictif majeur de récidive locale. L’examen des berges et la mesure des marges d’exérèse sont les outils disponibles pour juger ou plutôt préjuger du caractère complet de l’exérèse. Le statut des marges d’exérèse passe tout d’abord par une bonne pratique des chirurgiens et des anatomopathologistes devant travailler en étroite collaboration. Le statut des marges est prédictif de l’existence de tumeur résiduelle de manière significative avec des taux de tumeur résiduelle devenant faible pour des marges supérieures à 2 mm. Le statut des marges est également prédictif de récidive locale avec des taux se rapprochant de ceux obtenus après mastectomie pour des marges de plus de 2-3 mm lorsque la tumorectomie est suivie d’une radiothérapie. L’association du statut des marges à d’autres facteurs pronostiques de récidives locales dans les cas de traitement conservateur des CIC (grade nucléaire, nécrose, taille tumorale et âge comme dans l’index de Van Nuys [VNPI]) semble être un outil intéressant pour mieux évaluer le risque de récidive permettant une prise de décision adaptée à chaque patiente. Des études restent indispensables pour valider de tels index pronostiques et pour affiner les fourchettes de marges prises en compte. En pratique, une marge d’exérèse de plus de 2 mm suivie de radiothérapie est nécessaire pour obtenir un contrôle local satisfaisant. De telles marges d’exérèse sont parfois difficiles à obtenir avec un résultat esthétique satisfaisant, notamment pour ces lésions fréquemment non palpables et mal limitées. Les techniques d’oncoplastie, qui permettent de réaliser des exérèses plus larges avec une rançon esthétique moindre, ont, là, toutes leurs places.