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Virologie

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Risque rétroviral endogène porcin (PERV) en xénotransplantation Volume 15, numéro 1, Mars 2011

Auteurs
Zoopôle des Côtes d’Armor, Anses-Ploufragan, BP 53, 22440 Ploufragan, France

Le déficit permanent en greffons humains disponibles est un facteur limitant majeur pour la transplantation d’organes. Afin de pallier à ce déficit, l’utilisation de greffons issus d’animaux (xénotransplantation) a depuis longtemps été envisagée. Le porc est l’animal qui présente le meilleur potentiel du fait, entre autres, de l’acceptation de son usage dans nos sociétés occidentales et de la maîtrise technologique de ses conditions d’élevage. De plus, la production de porcs exempts d’organismes pathogènes spécifiques (EOPS) présente une garantie du très haut niveau sanitaire des organes prélevés. Cependant, contrairement à l’homme qui ne possède plus de rétrovirus endogènes actifs dans son génome, le génome du porc possède plusieurs séquences rétrovirales endogènes actives (PERV). Plusieurs travaux ont mis en évidence leur capacité à infecter différentes lignées cellulaires d’origine humaine, avec des caractéristiques similaires aux rétrovirus du même genre (gammarétrovirus), dont la préférence d’intégration dans le génome à proximité des îlots CpG et des sites de départ de la transcription. Ces séquences PERV font donc peser un risque sanitaire théorique de transmission rétrovirale d’un organe porcin greffé au receveur. Différentes solutions technologiques sont envisageables pour réduire ce risque potentiel.