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Sciences sociales et santé

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Légitimer et réguler les innovations biomédicales (2) Volume 18, numéro 4, Décembre 2000

Auteurs
  • Page(s) : 5
  • Année de parution : 2000

Comment une nouvelle façon de diagnostiquer, de soigner ou de prendre en charge la maladie devient-elle normale, si normale et légitime que s’est souvent perdu le souvenir même de son statut antérieur d’innovation ? Telle est la question autour de laquelle se sont organisés deux numéros spéciaux de Sciences Sociales et Santé, dont celui-ci est le second (1). Cette question part d’un constat devenu presque banal : la médecine de la fin du xxe siècle s’est considérablement technicisée, industrialisée et bureaucratisée. Et pourtant, la banalité de ce constat n’est sans doute qu’apparente, tant la nature et l’échelle des interventions ont changé. A. Clarke parle à ce propos d’une « grande transformation » : il s’agit désormais moins de réparer que de prévenir et de prédire, ce qui, en termes d’objectifs thérapeutiques, se traduit entre autres par une transformation des corps en vue de leur amélioration et par une adaptation des interventions à chaque patient. C’est le rapport à l’objet des pratiques médicales et, partant, l’organisation même de ces dernières qui se trouvent ainsi radicalement modifiés, ouvrant, pour tous les acteurs, de nouvelles interrogations. La légitimité des innovations en est une, essentielle, pour comprendre l’avènement de ce nouveau monde de la médecine.