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Médecine de la Reproduction

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Évolution des préparations commercialisées à effet folliculostimulant Volume 19, numéro 3, Juillet-Août-Septembre 2017

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4
Auteur
Médecine et biologie du développement et de la reproduction, université Paris 13, France
* Tirés à part

Bien que les gonadotrophines issues des urines, initialement constituées d’une association d’hormone folliculostimulante (FSH) et lutéinisante (LH), se soient révélées efficaces en pratique clinique, le rôle essentiel de la FSH dans la croissance folliculaire a justifié le développement ultérieur de produits à activité purement FSH. De ce fait, ces préparations, également issues d’urine de femmes ménopausées, ont été produites, puis secondairement purifiées, permettant ainsi une amélioration de l’activité spécifique de la FSH urinaire. Cependant, de nombreuses difficultés liées à l’origine urinaire du produit se sont faites jour, suite à l’explosion des besoins en gonadotrophines, lorsque la fécondation in vitro s’est développée, à la fin des années quatre-vingt : nécessité d’élargir le recueil des urines à des pays dans lequel le contrôle sanitaire était insuffisant, avec notamment une absence de traçabilité des donneurs, des conditions de stockage et de transport des urines, et des risques de contamination virale. De plus, le doute engendré par certains scientifiques sur l’intérêt d’une activité LH supplémentaire a conduit à la production de produits d’origine urinaire dans lesquels l’addition d’hormone chorionique gonadotrope (hCG) urinaire (HMG-HP, pour highly purified human menopausal gonadotropin) permettait de rétablir un ratio FSH/LH de l’ordre de 1, comme dans les années soixante. Cependant, quel que soit le produit urinaire délivré, leur faible activité spécifique liée aux contaminants urinaires et leur faible reproductibilité dans le procédé de fabrication ne pouvaient répondre à l’attente des cliniciens. Dans le même temps, l’identification des gènes de la molécule de FSH, conjointement à l’émergence des techniques de recombinaison génétique de l’ADN, ont permis la production de molécules de FSH dites recombinantes. Cette étape a été salutaire à plus d’un titre : production illimitée, sécurité sanitaire grâce à la traçabilité de la chaîne de fabrication, purification incomparable, et meilleure bioactivité que les produits d’origine urinaire. Néanmoins, la calibration finale du produit (ajustement précis du nombre d’unités internationales [UI]) reposait toujours sur la mesure du poids de l’ovaire de rat décrit par Steelman et Pohley en 1953. Bien que très utilisé, ce test a un inconvénient majeur : son imprécision. Grâce à une reproductibilité parfaite du profil des isoformes de la follitropine alpha, sa calibration peut être désormais réalisée par une mesure pondérale simple et extrêmement précise (filled by mass). Cette étape essentielle a permis une meilleure reproductibilité du produit final délivré et donc de la réponse ovarienne. Désormais, les techniques de recombinaison génétique appliquées enfin aux gonadotrophines constituent un avantage substantiel dont doivent bénéficier nos patientes.